Brève histoire d'Etueffont
Par Jean de Zutter
Situé sur la route qui longe le pied des Vosges de Masevaux à Giromagny et au débouché du vallon de Lamadeleine, Etueffont (ou Stauffen en allemand) est à une altitude moyenne de 657 m.
L’origine du nom est assez discutée et plusieurs hypothèses ont été formulées. Le nom d’Etueffont est-il d’origine latine ou d’origine germanique? Si le nom est d’origine latine, alors que certains voient en Etueffont une déformation de stida et de fons (fontaine pour chevaux), d’autres y voient la contraction de estophum stufae, les étuves mais il n’a jamais été fait mention d’étuve ou d’une source d’eau chaude à Etueffont même s’il est possible d’admettre que la syllabe font peut faire allusion au latin fontem (fontaine). Le nom stauffen présente une certaine parenté avec celui de Hohenstauffen porté par une lignée d’empereurs germaniques qui faisait référence à un château construit sur une hauteur et le nom de stauffen (porté peut-être à l’origine par le mont du Fayé) est progressivement passé de la de montagne qui domine Etueffont au village lui-même.
Né de la fusion des 2 villages d’Etueffont-Haut et d’Etueffont-Bas, en 1973[1], Etueffont a fait partie du canton de Giromagny avant d’en être détaché, en 1982, pour renforcer le canton de Rougemont-le-Château composé à l’époque de 4 communes: Leval, Petitefontaine, Romagny et Rougemont-le-Château. Avec Etueffont, étaient passés dans le canton de Rougemont, les villages d’Anjoutey, de Bourg-sous-Châtelet et de Lamadeleine-Val-des-Anges[2], détachés du canton de Giromagny, et les villages de Felon, Lachapelle-sous-Rougemont et Saint-Germain-le-Châtelet, pris sur le canton de Fontaine. A l’époque (1981), il s’agissait d’une part, d’ancrer à gauche le canton de Rougemont-le-Château qui pour la première fois de son histoire s’était choisi un Conseiller général socialiste, François Dupont, en adjoignant au canton de Rougemont, un ensemble de villages qui traditionnellement votaient à gauche, et d’autre part de corriger, dans une certaine mesure, le déséquilibre démographique qui existait entre le minuscule canton de Rougemont-le-Château (partie restée française, en 1871, du canton de Masevaux) et les autres cantons du Territoire de Belfort.
En 2013, pour lutter contre l’inégale représentation des hommes et des femmes au sein des assemblées départementales, le Gouvernement imagine de modifier les circonscriptions en réunissant des cantons voisins, ce redécoupage s’accompagnant d’une modification du mode de scrutin. Chaque nouveau canton devait élire 2 conseillers départementaux (nouvelle appellation des conseillers généraux), obligatoirement un homme et une femme ou une femme et un homme, élus en binôme au scrutin majoritaire à 2 tours. Et c’est ainsi que le canton de Rougemont-le-Château et 11 des 13 communes du canton de Giromagny ont fusionné[3].
La paroisse (paroisse Saint-Valbert) a dépendu, jusqu’en 1782, du diocèse de Bâle avant d’être rattaché au diocèse de Besançon[4], brièvement entre 1789 et 1790 puis définitivement depuis 1874. Elle a longtemps recouvert les villages d’Anjoutey, Bourg-sous-Châtelet, Etueffont-Bas, Etueffont-Haut, Lamadeleine et Petitmagny avant qu’Anjoutey et Bourg-sous-Châtelet ne s’en détachent, en 1775, pour former une paroisse autonome.
Jeanne de Montbéliard (morte en 1347), fille de Renaud de Bourgogne et de Guillemette de Neufchatel ayant épousé Ulrich III de Ferrette lui avait apporté en dot les seigneuries de Rougemont et de Belfort[5]. En 1324, voyant la mort prochaine et n’ayant que 2 filles, Jeanne (morte à Vienne le 14 novembre 1352) et Ursule (décédée en 1367), Ulrich III organisa sa succession (testament devant l’Officialité de l’évêché de Bâle du 7 mars 1324), en partageant ses domaines en 3: une part à son épouse et une part à chacune de ses filles mais Jeanne de Montbéliard ayant renoncé à cet héritage tant en son nom qu’au nom de sa fille encore mineure, Ursule[6], les biens alsaciens d’Ulrich allèrent à sa fille aînée, Jeanne. Le 17 mars 1524, à peine quelques jours après la mort du comte (10 mars 1324), Jeanne épousait Albert II d’Autriche (1298-1358), fils de l’empereur Albert Ier de Habsbourg (v 1250-1308) assassiné en 1308 et d’Elisabeth de Tyrol (1274-1308) et lui apportait en dot le comté de Ferrette[7].
Albert II d’Autriche commence par autonomiser la partie Ouest de la seigneurie de Rougemont en créant, à Etueffont-Haut, une Mairie dont dépendait Anjoutey, Bourg-sous-Châtelet, Petitmagny et Lamadeleine (1350) avant de rattacher cet ensemble à la seigneurie du Rosemont. Très vaste seigneurie, la seigneurie du Rosemont comprenait alors les villages d’Anjoutey, Argiésans, Auxelles-Haut, Banvillars, Bourg-sous-Châtelet, Chaux, Eloie, Etueffont-Bas, Etueffont-Haut, Evette, Giromagny, Grosmagny, Lachapelle-sous-Chaux, Lamadeleine, Lepuix, Meroux, Moval, Petitmagny, Riervescemont, Rougegoutte, Salbert, Sermamagny, Urcerey, Valdoie et Vescemont. La seigneurie était divisée en 2 entités, le Haut-Rosemont, dont faisait partie Etueffont, au Nord, et le Bas-Rosemont, au Sud.
Durant la Guerre de 30 ans, commencée en 1618, entre l’Empereur et les princes protestants allemands[8], Louis XIII est l’allié des princes protestants[9]. En 1635, les troupes du duc de Lorraine, Charles IV (1604-1675) allié de l’Empereur, pillent et brûlent les maisons des mineurs et les cabanes de charbonniers de Lamadeleine. Etueffont est certainement touché puisque la forge qui y existait depuis 1557 et qui avait produit jusqu’à 100 tonnes de fer en 1560 (mais n’en avait plus produit que 6 tonnes en 1630) est détruite[10]. En 1635 encore, une attaque contre Belfort est lancée par le duc Henri de Rohan (Blain, Loire-Atlantique 21 août 1579-13 avril 1638 Konigsfelden, Argovie, Suisse) mais échoue faute d’artillerie. Louis XIII et le cardinal de Richelieu confient alors la mission de prendre Belfort et son comté à Louis de Champagne, comte de la Suze[11], à charge pour lui de conquérir le territoire défendu par le général autrichien Hiéronymus von Colloredo-Waldsee (1582-1638). Le 28 Juin 1636, Louis de Champagne prend Belfort mais il meurt quelques mois plus tard (24 septembre 1636) et Louis XIII attribue le comté de Belfort (avec la seigneurie du Rosemont) et le comté de Ferrette à son fils ainé, Gaspard de Champagne (1618-1694)[12] qui entreprend de renforcer la défense de Belfort par la construction du » grand couronné » dont les travaux dureront 11 ans, de 1637 à 1648 et tente de relancer l’exploitation des mines qui avaient été pillées et saccagés par les suédois. En 1648, les traités de Westphalie attribuaient les possessions alsaciennes de la Maison d’Autriche à la France. Gaspard de Champagne ayant pris part à la Fronde (1648-1653) et ayant soutenu Condé (Louis II de Bourbon, 1621-1686) contre son cousin, Louis XIV, celui-ci refusa de reconnaître les droits du comte de la Suze sur le comté de Belfort et attribua le comté de Belfort, la seigneurie du Rosemont et les autres possessions issues de la Maison d’Autriche au Cardinal de Mazarin (comté de Ferrette, baronnies d’Altkirch et de Thann, seigneuries de Delle et d’Issenheim) (Décembre 1658). A la mort de Mazarin (9 mars 1661), c’est sa nièce, Hortense Mancini (Rome, Italie 6 juin 1646-2 juillet 1699 Chelsea, Royaume-Uni) [13], épouse de Charles-Armand de la Porte marquis puis duc de la Meilleraye (1632-9 novembre 1713 La Meilleraye-de-Bretagne, Loire-Atlantique)[14] qui hérite de ses biens. Les terres et possessions venus du Cardinal passent ensuite à son fils, Paul-Jules (Paris 25 janvier 1666-7 septembre 1731 Paris) qui épouse Charlotte-Félicité-Armande de Durfort-Duras (1672-27 décembre 1730)[15], puis à son petit-fils, Guy-Paul-Jules (12 septembre 1701-30 janvier 1738), époux de Louise-Françoise de Rohan (Paris 4 janvier 1695-27 juillet 1755 Paris)[16]. Les titres et fiefs de la famille étant transmissibles aux filles auraient du échoir à son arrière-petite-fille, Charlotte-Antoinette (24 mars 1719-6 septembre 1735) qui avait épousé, en 1733, Emmanuel-Félicité de Durfort de Duras[17] (mais Charlotte-Antoinette étant morte avant son père, des suites de son accouchement, c’est sa fille Louise-Jeanne de Durfort de Duras (Paris 1er Septembre 1735-17 Mars 1781 Paris) qui en devint titulaire.
En 1747, Louise-Jeanne de Durfort-Duras épouse Louis-Marie-Guy Jacques d’Aumont (Guiscard, Oise 5 août 1732-20 octobre 1799 Guiscard)[18] dont la fille unique, Louise-Félicité-Victoire d’Aumont (Paris 22 octobre 1759-13 décembre 1826 Paris), épouse, le 15 juillet 1777, Honoré IV Grimaldi (Paris 17 mai 1758-16 février 1819 Paris)[19], et devient princesse de Monaco mais Honoré IV manque de caractère et a un goût fort prononcé pour les plaisirs et le mariage ne dure pas, Louise-Félicité-Victoire divorçant en 1793. Aujourd’hui, le seigneur titulaire du comté de Belfort serait Albert II de Monaco.
Le 19 Juillet 1870, la France déclare la guerre à la Prusse. Mais, depuis 1867, la Prusse et les autres états allemands au Nord du Main se sont associés pour former un état fédéral, la Confédération d’Allemagne du Nord, qui s’est lié par des accords de défense aux 4 états d’Allemagne du Sud (Bade, Bavière, Hesse-Rhénanie et Wurtemberg) et la France se retrouve alors en guerre contre la totalité des états allemands.
Durant les premiers jours de la guerre, si les français réussissent à occuper Sarrebruck, dès le 4 Août (bataille de Wissembourg), les allemands pénètrent en Alsace. Le 28 Septembre, Strasbourg était prise, le 24 octobre, Sélestat… Les allemands ayant mis le siège devant Neuf-Brisach, c’est alors que le général Udo von Tresckow (1808-1885) qui commandait les armées ennemies dans la région reçut l’ordre d’investir la place de Belfort. Les 15 000 hommes de son armée sont alors divisés en 3 colonnes dont l’une qui longe le pied des Vosges.
Le 1er novembre, vers Thann, les bataillons des Mobiles d’Altkirch, commandés par Emile Keller (1828-1909)[20], député du Haut-Rhin et propriétaire terrien à St-Nicolas, tentent d’arrêter la progression allemande mais ils échouent et doivent se replier.
Vers Rougemont, le 2 novembre l’affrontement entre les prussiens et les français, le premier combat du siège de Belfort, se fait en 2 temps:
– d’abord avec des volontaires partis de Rougemont, mal équipés et mal organisés et qui s’étaient postés à l’intersection de la route de Masevaux et de celle de Lauw. Rapidement débordés, ils cherchèrent à prendre la fuite dans la forêt mais rattrapés par les cavaliers allemands, plusieurs combattants furent tués;
– puis avec des volontaires de Chaux et de Giromagny commandés par le Lieutenant Nicolas-François Géhin[21], au Champ des Fourches[22].
Ce même 2 Novembre, des combats se déroulent à Grosmagny entre les troupes prussiennes et des gardes-mobiles de la Haute-Saône, envoyés pour tenter de couper la route de Belfort aux militaires allemands. Le curé d’Etueffont, l’abbé Ferdinand Lacreuse[23] et son vicaire, l’abbé Robert Miclo[24], le maire d’Etueffont, Claude-Jacques Marsot[25], l’instituteur et quelques vieillards sont pris en otage et exposés aux tirs des français mais les français doivent rompre le combat en laissant sur le sol 27 victimes. L’abbé et son vicaire sont libérés et c’est sur le chemin du retour que rencontrant une troupe ennemie, ils sont pris pour cible. L’abbé Lacreuse est sain et sauf mais l’abbé Miclo, blessé, meurt après 9 jours d’agonie[26].
A Etueffont, les activités industrielles sont bien antérieures au XIXe siècle, le village étant bien placé quant à l’utilisation des énergies traditionnelles: énergie hydraulique utilisée dans un moulin sur la rivière La Madeleine, bois et charbon de bois produit dans les forêts qui couvrent les flancs des contreforts du massif vosgien. Quand ils s’installent à Etueffont-Haut, les frères Zeller: Edouard-Joseph (Wesserling, Ht-Rhin 31 août 1818-1883), Gaspard (Wesserling, Ht-Rhin 1er janvier 1820-17 mars 1887 Oberbrück), Charles (Oberbrück 7 décembre 1828-1905) et Victor (Oberbruck 10 octobre 1833-19 octobre 1896)[27], trouvent l’énergie dont ils ont besoin, une main d’œuvre abondante et qualifiée. Dans les années 1857-1860, Ferdinand Boigeol[28] avait créé, un premier atelier de tissage mécanique à Etueffont-Haut, racheté par Zeller frères en 1909 et, en 1918, la société Warnod-Boigeol entre dans le groupe Boussac.
Mais auparavant les nombreuses mines de fer et de plomb argentifère de la région (à Giromagny, Lepuix, Béthonvilliers, Roppe mais également dans la vallée de la Doller) et la relative proximité des Houillères de Ronchamp qui fournissaient le combustible pour les machines à vapeur avaient favorisé l’installation de forges et de forgerons et donné aux habitants du village des avantages économiques importants.
Au XIXe siècle, le développement industriel d’Etueffont est lié à l’industrie textile qui a besoin de l’énergie hydraulique pour actionner ses machines et à la perte de l’Alsace-Lorraine, en 1871. Après la guerre franco-allemande, les industriels alsaciens se voient couper de leurs principaux débouchés. Les entreprises alsaciennes étant devenues des sociétés étrangères, leurs productions sont soumises à des droits de douane lors de leur entrée sur le territoire français. Pour contourner l’obstacle, il leur importe donc de s’installer en France. C’est le cas de la Société Alsacienne de Constructions Métalliques SACM, à Belfort, avec une première usine de montage, c’est le cas de l’entreprise des frères Zeller, qui, en 1879, installent, à Etueffont-Haut, un tissage qui utilise, dans un premier temps, la production de leur filature d’Oberbruck avant d’ouvrir également à Etueffont-Haut, un atelier de filage. En 1884, la société en nom collectif Zeller frères devient Zeller frères et Cie (Société en commandite par actions) et une société anonyme, en 1930, les Etablissements Zeller frères. La société est durement touchée par la crise économique des années 30 et, en 1933, la société de teinturerie Boissière et fils, de Rouen, prend 90 % du capital de la société, la famille Zeller ne conservant en propre que les biens immobiliers. En 1935, la filature est arrêtée. La société qui avait employé plus de 300 personnes, en 1892, ne résiste pas à la crise du textile de l’après Deuxième guerre mondiale et ferme, en 1964.
Le développement industriel du village s’est accompagné d’un essor économique et démographique. Entre 1866 et 1896, quand la population française passe de 38,1 à 38,6 millions d’habitants (soit une croissance de 1 %), la population d’Etueffont-Bas (298) et d’Etueffont-Haut (881), 1 179 habitants au total, passe à 1 687 habitants (613 pour Etueffont-Bas et 1 074 pour Etueffont-Haut, + 508 habitants ou + 43,1 %), une importante progression en comparaison de celle du canton de Giromagny, 12 % (de 13 580 à 15 293 habitants entre les mêmes dates ) ou de celle du canton de Fontaine, 7 % (de 7 802 à 8 382 habitants). Mais une progression à relativiser au regard de celles du Territoire de Belfort dans son ensemble (+ 55 %) ou du canton de Rougemont- (+ 57 %).
En 1949, la maison de maître construite à proximité des usines pour la famille Zeller est transformée en centre pour handicapés, centre repris, en 1954, par l’Association des Paralysés de France APF. En 2016, le Service d’Education Spéciale et de Soins à Domicile SESSD et l’APF fusionnent et l’APF quitte Etueffont, les installations étant racheté par la commune désireuse de réaménager le site (école élémentaire, pôle médical, logements pour les séniors et pour les jeunes, mairie).
En 1956, tissage et filature avaient été vendus à l’UDET (Union Des Entreprises Textiles) qui les avaient cédés à bail, à diverses sociétés textiles mais l’ère du textile était terminée en France et dans les Vosges et le site industriel ne survit, un temps, que grâce aux Teintureries du Territoire et à une fabrique de courroies en caoutchouc et en plastique (Transac). En 1998, Transac est transféré à Burnaupt-le-Haut (Haut-Rhin) et les anciens établissements Zeller deviennent une friche industrielle. Rachetés par la Communauté de Communes du Pays Sous-Vosgien, les bâtiments étaient devenus le siège de cette Communauté qui regroupait les 11 villages du canton de Rougemont-le-Château ainsi que Grosmagny, Petitmagny et Riervescemont. En 2013, la Communauté de Communes du Pays Sous-Vosgien et la Communauté de Commune de la Haute-Savoureuse fusionnent, les bâtiments conservant leurs fonctions administratives.
A la fin du XIXe siècle, le développement des industries dans le Nord du Territoire est tel que le Conseil général prend la décision de mettre en chantier un chemin de fer à voie étroite exploitée par la Compagnie des Chemins de fer d’intérêt local du Territoire de Belfort. La ligne va de Belfort à Menoncourt (Les Errues) où elle se divise en 3: une branche va vers Etueffont, une branche vers Rougemont-le-Château et une branche vers Lachapelle-sous-Rougemont. Ouverte en 1913, la ligne est fermée en 1938. Sa construction est intervenue trop tard, le développement de l’automobile ayant annulé une bonne partie des effets escomptés.
Sources :
– Pierre Bedez. Le martyr d’un prêtre orbelais, l’abbé Miclo. Bulletin de la Société d’Histoire de Lapoutroie-Val d’Orbey. N° 11. 1992.
– Philippe Dattler. Les Mazarin seigneurs du Rosemont. La Vôge. Revue de l’Association pour l’Histoire et le Patrimoine Sous-Vosgiens. N° 6. Rougemont-le-Château. Décembre 1990.
– Alexandra Grevillot-Castex. Le bénéfice d’un oubli collectif à la fin du XIXe siècle. Le monument d’un prêtre « martyr » du Val d’Orbey. Revue des Sciences Sociales. N° 44. Strasbourg. 2010.
– Bernard Grosboillot. La Compagnie des Chemins-de-fer d’intérêt local du Territoire de Belfort (CFB). Le » Tram ». La Vôge. Association pour l’Histoire et le Patrimoine Sous-Vosgiens. N° 23. Juin 1999.
– Bernard Heidet. Etueffont à travers les âges. Bulletin municipal d’Etueffont. N° 62. Etueffont.
– Bernard Heidet. Un peu d’histoire. Bulletin municipal d’Etueffont. N° 60. Etueffont.
– Pierre Haas. Rougemont-le-Château à travers son passé. Bulletin de la Société Belfortaine d’Emulation. 1959, 1960-1961, 1962-1963, et 1964-1965.
– François Liebelin. La Forge d’Etueffont. 1557-1637. Bulletin trimestriel de l’ASVAA (Association Sous-Vosgienne d’Aménagement et d’Animation). « Au Sud des Vosges ». N° 12. 1er trimestre 1987.
– Fernand Pajot. Recherches étymologiques sur les noms des lieux habités du Territoire de Belfort. Bulletin de la Société Belfortaine d’Emulation. N° 23. Belfort. 1904.
– Bernard Petit. Le tramway dans le Territoire de Belfort. Le Chemin de fer d’intérêt local. Tome I, 1913-1948. Franche-Comté Editions. 2003.
– Joseph Schmaub. Les Grimaldi et le Territoire de Belfort. Vivre le Territoire. Le magazine du Conseil général du Territoire de Belfort. N° 149. Juin 2014.
– Jules-Paul Sarazin. Les comtes de la Suze et un de leurs soldats: Conrad Juster. La Vôge. Association pour l’Histoire et le Patrimoine Sous-Vosgiens. N° 25. Juin 2000.
– Jean-Christophe Tamborini. La donation Mazarin. Vivre le Territoire. Le magazine du Conseil général du Territoire de Belfort. N° 139. Juin 2013.
– Jean de Zutter. Le canton de Rougemont. La Vie en bleu n°4. Rougemont-le-Château. 2009.
[1][1] Arrêté préfectoral du 13 juin 1973.
[2] Ce n’est qu’en 1873, que Rougemont est devenu Rougemont-le-Château, en 1937, que Lamadeleine est devenue Lamadeleine-Val-des-Anges et si, à Lepuix, est très souvent accolé, l’abréviation Gy (pout désigner Giromagny), il ne s’agit que d’une commodité postale afin qu’il n’y ait pas de confusion avec un autre village du Sud du Territoire de Belfort, Lepuix-Neuf.
[3] Auxelles-Bas, Auxelles-Ht, Chaux, Giromagny, Grosmagny, Lachapelle-sous-Chaux, Lepuix-Gy, Petitmagny, Riervescemont, Rougegoutte et Vescemont. Les 2 autres communes du canton de Giromagny entre 1984 et 2015, Evette-Salbert et Sermamagny étant rattachées à la Communauté d’agglomération belfortaine.
[4] Depuis la Réforme, les évêques de Bâle avaient été chassés de leur diocèse et résidaient à Porrentruy, alors dans le diocèse de Besançon. La papauté n’ayant pas manqué de signaler, à plusieurs reprises, que la situation ne pouvait durer, un échange de paroisses fut envisagé entre le diocèse de Besançon et l’archevêché de Bâle.
Si Porrentruy et sa région intègrent enfin le diocèse de Bâle, près de 30 paroisses et succursales à l’est de Belfort le quittent et sont rattachées au diocèse de Besançon.
[5] Jeanne de Montbéliard ne resta pas veuve très longtemps et dès le temps de viduité passé (délai de 300 jours entre la dissolution d’un premier mariage et la célébration d’un nouveau), elle épousa Rodolphe de Hesse, marquis de Bade dont elle eut 2 enfants (Marguerite et Adélaïde) et Rodolphe de Hesse étant décédé en 1335, elle épousa en 3e noces, Guillaume de Katzenhelleboden.
[6] Ursule de Ferrette se maria 2 fois, la première fois avec Hugues de Hohenberg et la seconde avec Guillaume de Montfort.
[7] A. Quiquerez. Histoire des comtes de Ferrette. Société d’Emulation de Montbéliard. Montbéliard. 1863.
[8] En 1529, lors de la Diète d’Empire à Spire, l’accord de 1526 entre la Ligue catholique formée à Ratisbonne en juillet 1525 et l’Alliance luthérienne de Torguau créée en 1526, fut remis en cause par la majorité des participants (catholiques). Les membres du front luthérien qui s’opposèrent à cette attitude furent dès lors qualifiés de protestants.
[9] En Alsace et en Franche-Comté, la Guerre de 30 ans ne s’est pas manifestée par un conflit continu mais par des crises momentanées et si la Guerre de 30 ans commence en 1618, rien ne se passe en France, en Alsace et en Franche-Comté avant 1631, date à laquelle la France s’engage dans la guerre en signant avec la Suède, le traité de Bernwald (23 janvier 1631), Louis XIII (1601-1643, roi de France de 1610-1643) s’engageant à financer une partie des troupes du roi de Suède, Gustave-Adolphe (1594-1632, roi de 1617 à 1632). Ce traité marque donc l’entrée larvée de la France dans le conflit européen. Louis XIII ne déclare pas directement la guerre au Saint-Empire romain germanique, mais il soutient les ennemis des Habsbourg. Le traité a été signé à l’initiative de Richelieu qui ne souhaitait pas engager les troupes françaises dans ce conflit mais laisser les autres le faire en leur apportant un soutien financier conséquent.
[10] F. Liebelin. La Forge d’Etueffont. 1557-1637. Bulletin trimestriel de l’ASVAA (Association Sous-Vosgienne d’Aménagement et d’Animation). « Au Sud des Vosges ». N° 12. 1er trimestre 1987.
[11] Louis II de Champagne, comte de la Suze (1555-1636) était un descendant de Thibaut de Champagne (1201-1253), roi de Navarre de 1234 à 1251, brillant combattant de la croisade de 1239 (Croisade des barons), poète et auteur de chansons. Il avait épousé Henriette de Coligny (1623-1673), arrière-petite-fille de l’amiral Gaspard de Coligny (1519-1572), un des chefs du parti protestant durant les guerres de religion, assassiné lors de la Saint-Barthélemy (nuit du 23 au 24 août 1572). Femme libre, indépendante et fort belle, Henriette de Coligny est surtout connu comme poétesse précieuse, exprimant dans ses vers la nostalgie, l’amour de la nature et les passions humaines. Mariée le 9 août 1643 avec un noble écossais, Thomas Hamilton (1625-1645), elle devient veuve quelques mois plus tard et se remarie avec Gaspard de Champagne qui fort jaloux, vraisemblablement à raison, tend à la garder captive. Ne supportant pas son mari, la comtesse de convertit au catholicisme (non par conviction mais comme le dit la reine Christine de Suède: » pour ne rencontrer son mari ni dans ce monde ni dans l’autre « .
Poésie d’Henriette de Coligny:
J’ai juré mille fois de ne jamais aimer,
Et je ne croyais pas que rien pût me charmer ;
Mais alors que je fis ce dessein téméraire,
Tircis, vous n’aviez pas entrepris de me plaire.
Ma raison contre vous ne fait plus son devoir,
Et de l’amour enfin je connais le pouvoir.
Hélas de mon erreur trop tard je m’aperçois ;
Je pensais que ce dieu ne rangeait sous ses lois
Que ceux qui de ses traits savent mal se défendre,
Mais je sens que mon cœur malgré moi va se rendre.
Ma raison contre vous ne fait plus son devoir.
Et de l’amour enfin je connais le pouvoir.
[12] Gaspard de Champagne était le fils de Louis II de Champagne et de Charlotte de la Rochefoucauld (1602-1637) et l’époux d’Henriette de Coligny (1618-10 mars 1673 Paris), fille de Gaspard III de Coligny (1584-1646) et d’Anne de Polignac (1598-1651), veuve de Thomas Hamilton (1626-1645), un noble écossais protestant. Avec Catherine de Vivonne, marquise de Rambouillet (1588-1665), avec Madeleine de Scudéry (1607-1701), avec Julie d’Angennes (1607-1671), la fille de la Marquise de Rambouillet et l’inspiratrice d’une œuvre collective de madrigaux écrits par les plus grands poètes de l’époque, La guirlande de Julie, avec Marie-Madeleine de la Pioche de la Vergne, comtesse de Lafayette (1634-1693), auteure de La Princesse de Clèves, Henriette de Coligny anime le mouvement des Précieuses, le mouvement littéraire et féministe du 17e siècle.
[13] Hortense Mancini est une des 7 nièces de Mazarin, fille de sa sœur Geromina Mazzarini (Rome 29 décembre 1614-29 décembre 1656 Paris) et du baron Michele-Lorezo Mancini (1602-1656). Mère de Charlotte-Félicité-Armande de Durfort-Duras, elle est la grand-mère d’Armande-Félice de la Porte-Mazarin et l’arrière-grand-mère des 4 sœurs de Mailly qui furent successivement ou conjointement les maîtresses de Louis XV: Louise-Julie (Paris 16 mars 1710-30 mars 1751 Paris), maîtresse de Louis XV de 1733 à 1739 et de 1741 à 1742, renvoyée de la Cour en 1742 à la demande de sa sœur, Marie-Anne, Pauline-Félicité (Paris 1712-9 septembre 1741 Paris), maîtresse de Louis XV de 1739 à 1741, Diane-Adélaïde (Paris 13 janvier 1714-30 novembre 1769 Paris), maîtresse intermittente de Louis XV et Marie-Anne (Paris 5 octobre 1717-8 décembre 1744 Paris), maîtresse en titre à partir de 1742.
[14] Charles-Armand de la Porte était le fils du maréchal Charles de la Porte (Paris novembre 1602-8 février 1664 Paris), cousin germain de Richelieu (Armand-Jean du Plessis de Richelieu, Paris 9 septembre 1585-4 décembre 1642 Paris) et de Marie Coëffier de Ruzé d’Effiat (Paris 26 février 1614-22 avril 1633 Paris), fille d’Antoine de Coëffier de Ruzé d’Effiat (Effiat, Puy-de-Dôme 14 août 1586-27 juillet 1632 La Petite-Pierre, Bas-Rhin) et de Marie de Fourcy (Paris-17 janvier 1670 Paris), veuve de Gaspard de Tourzel d’Alègre dont elle était la 3e épouse. Charles de la Porte était également le neveu de Cinq-Mars (Henri Coëffier de Ruzé d’Effiat 5 mars 1620-12 septembre 1642), frère de Marie Coëffier de Ruzé d’Effiat, favori de Louis XIII, exécuté en 1642 pour avoir comploté contre le Roi et contre Richelieu.
[15] Charlotte-Félicité-Armande de Durfort-Duras était la fille de Jacques-Henri de Durfort-Duras (Duras, Lot-et-Garonne 9 octobre 1625-12 octobre 1704 Paris) et de Marguerite-Félicie de Lévis-Ventadour (1648-10 septembre 1717), fille de Charles de Lévis-Ventadour (8 Mai 1600-19 Mai 1649 Brive-la-Gaillarde, Corrèze) et de Marie de la Guiche (1623-23 juillet 1710 Sainte-Marie-du-Mont, Manche).
[16] Louise-Françoise de Rohan était la fille d’Hercule-Mériadec de Rohan-Guéméné (Paris 8 mai 1699-26 janvier 1749 Paris) et d’Anne-Geneviève de Levis-Ventadour (Paris 10 février 1673-20 mars 1727 Paris), fille de Louis-Charles de Lévis (Paris 1647-28 septembre 1717 Paris) et de Charlotte de la Motte Houdancourt (Paris 1654-13 décembre 1744 Versailles, Yvelines), et veuve de Louis-Charles de la Tour d’Auvergne (Paris 14 janvier 1665-4 août 1692 Steinkerque, Belgique), fils de Godefroid-Maurice de la Tour d’Auvergne (Sedan, Ardennes 21 juin 1636-26 juillet 1721 Partis) et de Marie-Anne Mancini (Rome, Italie 13 septembre 1649-20 juin 1714 Paris), une des nièces de Mazarin, fille de Michele-Lorenzo Mancini (1602-1656) et de Geromina Mazzarini (Rome 29 décembre 1614-29 décembre 1656 Paris).
[17] Emmanuel-Félicité de Durfort-Duras était le fils de Jean-Baptiste de Durfort (Paris 28 janvier 1684-8 juillet 1770 Paris) et Angélique-Victoire de la Bournonville (Paris 23 janvier 1686-29 septembre 1764 Paris).
[18] Louis-Marie-Guy-Jacques d’Aumont était le fils de Louis-Marie-Augustin d’Aumont (Paris 28 Août 1709-15 avril 1782 Paris) et de Victoire-Félicité de Durfort-Duras (1706-17 octobre 1753 Paris), fille de Jean-Baptiste de Durfort-Duras (Paris 28 janvier 1684-8 juillet 1770 Paris) et Marie-Angélique-Victoire de Bournonville (Paris 23 janvier 1686-29 septembre 1764 Paris) et veuve de Jacques Fitzjames (Saint-Germain-en-Laye 15 novembre 1702-13 Octobre 1721 Paris).
[19] Honoré-Charles-Anne-Marie-Maurice Grimaldi de Goyon Matignon (Honoré IV) était le fils de Honoré-Camille-Léonor Grimaldi de Goyon Matignon (Paris 10 novembre 1720-21 mars 1795 Paris) (Honoré III) et de Marie-Catherine Brignole de Sale (Gênes, Italie 7 octobre 1737-18 mars 1813 Wimbledon, Royaume-Uni).
Après Louise-Jeanne de Dufort-Duras et Honoré IV, les titres et biens hérités de Mazarin passent successivement à leurs 2 fils: Honoré V (Paris 14 mai 1778- 2 octobre 1841 Paris) puis Florestan Ier (Paris 10 octobre 1785-20 juin 1856 Paris), puis au fils de Florestan Ier, Charles III (Paris 8 décembre 1818-10 septembre 1889 Marchais, Aisne), à son petit-fils, Albert-Honoré-Charles (Albert Ier) (Paris 13 novembre 1848-26 juin 1922 Paris), son arrière-petit-fils, Louis II (Baden-Baden, Grand-Duché de Bade 2 juillet 1870-9 mai 1949 Monaco, Principauté de Monaco) qui meurt sans enfant légitime. Pour que Monaco ne passe pas en possession d’un prince allemand, on se souvint, fort opportunément, que durant les années où il était militaire en Algérie, Louis II aurait eu, d’une de ses maîtresses, Marie-Juliette Louvet (Pierreval, Seine-Maritime 9 mai 1867-24 septembre 1930 Paris XVIe), modèle pour photo d’art, une fille, Charlotte-Louise Juliette (Constantine, Algérie 30 septembre 1898-16 novembre 1977 Paris 16e) qu’il légitime en 1919. Charlotte-Louise-Juliette devenue Grimaldi épouse le comte Pierre de Polignac (Hennebont, Morbihan 24 octobre 1895-10 novembre 1964, Neuilly-sur-Seine, Hauts-de-Seine) dont elle a 2 enfants avant de divorcer (18 février 1933): Antoinette-Louise-Albert-Suzanne (Paris XVIe 28 décembre 1920-18 mars 2011 Monaco) et Rainier (Monaco 31 mai 1923-6 avril 2005 Monaco).
A Monaco, la succession au trône s’opère dans la descendance directe et légitime du Prince régnant par ordre de primogéniture, la priorité étant donnée, à même degré de parenté, aux descendants mâles. C’est cette disposition qui écarte la princesse Antoinette du trône et permet à Rainier d’y accéder, sa mère ayant renoncé à ses droits sur le trône de Monaco dès les 21 ans de Rainier.
De son mariage avec l’actrice américaine Grâce-Patricia Kelly (Philadelphie, Pennsylvanie, EUA-14 septembre 1982 Monaco), Rainier II a eu 3 enfants: Caroline (née le 29 décembre 1983 à Monaco), Albert (né le 14 mars 1958 également à Monaco) et Stéphanie (née, toujours à Monaco, le 1er juillet 1995).
Actuel Prince de Monaco, Albert II est également » duc de Valentinois, marquis des Baux, comte de Carladès, baron de Calvinet et du Buis, seigneur de Saint-Rémy, sire de Matignon, comte de Torigni, baron de Saint-Lô, de la Luthumière et de Hambye, duc de Mazarin, duc de Mayenne, prince de Château-Porcien, baron de Massy, comte de Ferrette, de Belfort, de Thann et de Rosemont, baron d’Altkirch, seigneur d’Issenheim, marquis de Chilly, comte de Longjumeau et marquis de Guiscard « . En droit nobiliaire français cependant en dehors de celui de Prince de Monaco, tous les titres de noblesse français portés par l’actuelle famille de Monaco sont considérés comme éteints depuis 1949 (décès de Louis II de Grimaldi). En effet, ils se transmettent comme la noblesse par filiation masculine et légitime, ou à défaut doivent faire l’objet d’une nouvelle érection, ce qui n’a pas été le cas.
La loi successorale de la principauté, définie par le testament de Jean Ier en date du 8 mai 1454 et l’ordonnance du 8 mai 1882 du prince Charles III de Monaco, avait été modifiée par les ordonnances des 30 et 31 Octobre 1918 d’Albert Ier, instituant le droit de succession par adoption dite » solennelle » ; en effet, la France, par le traité de Paris du 17 Juillet 1918, avait négocié que la succession au trône de Monaco s’opérerait à l’avenir éventuellement en ligne adoptive mais nécessairement au profit d’un héritier direct, de nationalité française ou monégasque et agréé par le gouvernement français, cela afin d’éviter qu’un prince allemand ne puisse y monter: ainsi fut-il permis au prince Albert Ier et à son fils, le futur Louis II, de pousser vers le trône, malgré sa naissance illégitime, leur seule descendante, la princesse Charlotte. La princesse, à l’origine, avec son époux, le prince Pierre de Monaco, né comte Pierre de Polignac, ne régna toutefois pas, renonça à ses droits au trône le 30 mai 1944 (pour elle-même) et laissa deux enfants successibles : Antoinette et Rainier.
L’ensemble des titres hérités de Mazarin pouvaient se transmettre par les femmes en cas d’absence d’héritier mâle. Ce qui se produisit lorsque Louise-Félicité d’Aumont, épousa le prince Honoré IV de Monaco, permettant ainsi à ses successeurs d’hériter et ce jusqu’en 1949, quand Rainier III, fils de la fille illégitime de Louis II de Monaco (Charlotte) accéda au pouvoir et qu’il reprit les titres possédés par son grand-père. Cependant, c’était, peut-être, en toute irrégularité car ces titres étaient non transmissibles par bâtardise. Si Charlotte était effectivement une bâtarde, elle avait également été adoptée. Dans le cas où l’objection serait recevable, le titre aurait dû revenir à Karl-Albrecht-Gero-Joseph-Wilhelm-Anton-Maria von Wurtenberg-Urach fils de Guillaume d’Urach (Monaco 3 mars 1864-24 mars 1928 Rapallo, Italie), éphémère roi Mindaugas II de Lithuanie lui-même descendant de Florestine de Monaco. Marié en 1940, avec la comtesse Gabriele von Waldburg Zeil und Trauchburg (1910-2005)
Fille de Florestan Ier et de Marie-Louise-Charlotte (dite Caroline) Gibert de Lametz (Coulommiers, Seine-et-Marne 18 Juillet 1793-23 Novembre 1879 Monaco), Florestine de Monaco (Fontenay-aux-Roses, Hauts-de-Seine 2 Octobre 1833-24 Avril 1897 Stuttgart, Wurtemberg), avait épousé Frédéric de Wurtemberg-Urach (Stuttgart 6 juillet 1810-17 juillet 1869 Munich, Bavière), veuf de Théodelinde de Beauharnais (Mantoue 13 avril 1814-1er avril 1857 Stuttgart, Wurtemberg), fille d’Eugène–Rose de Beauharnais (Paris 3 septembre 1781-21 février 1824 Munich, Bavière) et d’Augusta-Amélie de Bavière (Strasbourg, Bas-Rhin 21 juin 1788-13 avril 1851 Munich, Bavière.) dont elle eut 2 enfants: Guillaume, l’éphémère roi de Lithuanie (9 juillet 1918-2 novembre 1918) (Monaco 3 mars 1864-24 mars 1928 Rapallo, Italie), et Charles (Ulm, Bade-Wurtemberg 15 février 1865-5 décembre 1925 Stuttgart, Bade-Wurtemberg). De son mariage avec Marie-Amélie de Bavière (Munich, Bavière 24 décembre 1865-26 mai 1912 Stuttgart, Bade-Wurtemberg), Guillaume eut 9 enfants dont Karl-Gero (Lichtenstein, Bade-Wurtenberg 16 août 1899-15 août 1981 Lichtenstein), qui épouse, en 1940, la comtesse Gabrielle von Walburg Zeil und Trauchburg (1910–2005) mais n’a pas d’enfant. C’est alors son neveu Karl-Anselm von Urach (né à Ratisbonne, RFA le 5 février 1955) et fils d’Eberhard von Urach (Stuttgart, Bade-Wurtemberg 24 janvier 1907-24 août 1969 Tutzing, Bavière) et de la princesse Iniga von Thur and Taxis (Niederaichbach, Bavière 25 août 1925- 17 septembre 2008 Aufhausen, Bavière) qui devrait hériter de ses titres.
Pour vaincre les oppositions à son accession au trône de Lithuanie et calmer les inquiétudes de la France soucieuse de voir un prince allemand susceptible de devenir Prince de Monaco, Guillaume d’Urach avait renoncé à ses droits sur la principauté de Monaco mais en renonçant à ses droits sur Monaco, Guillaume n’avait sans doute pas renoncé à ses titres issus de l’héritage Mazarin. Et son renoncement n’implique pas forcément le renoncement de ses héritiers.
[20] Emile Keller (Belfort 8 Octobre 1828-20 Février 1909 Paris): arrière-petit-fils de Joseph Keller, député aux Etats provinciaux d’Alsace en 1787, petit-fils de Georges-Joseph Keller, député du Bas-Rhin au Conseil des Cinq-Cents, il est fils de Prosper-Joseph Keller, juge à Belfort et de Rosalie Haas.
A la mort de son père, en 1839, il quitte Belfort pour aller vivre chez son grand-père maternel, le banquier François-Joseph Haas, à Paris. Il fait ses études au Lycée Louis-le-Grand et est admis à l’Ecole Polytechnique en 1846. Mais il n’y entre pas et entreprend des études d’Histoire, de Philosophie et de Droit.
Député du Ht-Rhin puis du Territoire de Belfort à 7 reprises du 26 Mars 1859 au 11 Novembre 1889 (Député du Ht-Rhin: 26 Mars 1859 au 4 Novembre 1863, 23 Mai 1869 au 4 Septembre 1870, 8 Février 1871- retrait de l’Assemblée Nationale – puis représentant du Territoire de Belfort : 8 Juillet 1871-1876 et député du Territoire de Belfort du 20 Février 1876 au 25 Juin 1877, du 14 Octobre 1877 au 27 Octobre 1881 et du 18 Octobre 1885 au 11 Novembre 1889.
Ayant participé à la guerre de 1870, comme Commandant du 6e Bataillon de Gardes mobiles du Haut-Rhin son attitude patriotique lui attira la sympathie de tous les partis et il fut le mieux élus des députés du Ht-Rhin, en Février 1871. Obligé de quitter l’Assemblée, il y revient en tant que représentant du Territoire de Belfort, le 2 Juillet 1871, élu par 6 753 voix contre 2 765 à Denfert-Rochereau. Il est l’auteur d’une Histoire de France (1858) et de divers ouvrages, tous inspirés du catholicisme.
Il est l’auteur d’une Histoire de France (1858) et de divers ouvrages, tous inspirés du catholicisme.
Père de 14 enfants dont 4 entrèrent dans les ordres.
[21] Nicolas-François Géhin (Chaux 14 janvier 1839-2 novembre 1870 Rougemont), fils de Nicolas Géhin et Catherine Frey, avait épousé, le 14 décembre 1858 à Rougemont, Françoise-Henriette Perrot (Rougemont 8 août 1841-), fille de Vincent Perrot et Françoise Verrier. Il était le père de 7 enfants : Henriette-Marie (Chaux 11 décembre 1859-), Jeanne-Eugénie (Chaux 12 décembre 1861-), Emile Nicolas (Chaux 6 février 1863-10 avril 1865 Chaux), Emile-Nicolas (Chaux 30 mars 1867-6 mai 1867 Chaux), Emilienne-Anne-Marie (Chaux 14 mars 1868-2 juin 1868 Chaux) et 2 enfants mort-nés (6 octobre 1865 et 16 décembre 1868).
[22] Lieu ainsi nommé car au temps où le seigneur de Rougemont possédait encore le droit de Haute justice, c’était là qu’étaient implantées les fourches capitulaires, c’est-à-dire où le jugement qui condamnait les gens à être pendus était exécuté.
[23] Ferdinand Lacreuse (Auxelles-Ht 8 avril 1834-) était le fils de François-Xavier Lacreuse et de Marie-Catherine Damotte mariés le 10 avril 1823 à Auxelles-Ht.
[24] Antoine-Robert Miclo (Orbey, Ht-Rhin 30 mars 1838-14 novembre 1870 Petitmagny) était le fils de Laurent Miclo, commerçant, et Marie-Anne Veclin.
[25] Claude-Jacques Marsot (Etueffont-Ht 30 juin 1803-26 juillet 1884 Etueffont-Ht), était le fils de Joseph-Pascal Marsot (-17 juillet 1809 Etueffont-Ht) et Anne-Françoise Brunet (Giromagny 24 Juillet 1773-26 novembre 1834 Etueffont-Ht). Marié à Marie Monnier (Etueffont-Bas 3 Juillet 1801-), le 12 janvier 1830 à Etueffont-Ht, il était le père de Xavier Marsot (Etueffont-Ht 18 novembre 1830-) qui sera également Maire d’Etueffont.
[26] Il existe plusieurs versions de cet évènement.
Selon P. Bedez (Le martyr d’un prêtre orbelais, l’abbé Miclo. Bulletin de la Société d’Histoire de Lapoutoie-Val d’Orbey. N° 11. 1992) qui reprend l’histoire telle qu’elle est conservée dans la famille maternelle de l’abbé, » Le 2 novembre 1870, au sortir de la messe des morts, le curé d’Etueffont, M. Lacreuse et son vicaire, M. Miclo, rencontrent un peloton de cavaliers allemands, faisant partie de l’armée qui marchait sur Belfort. A coup de crosses, on les pousse à l’avant-garde, pour les exposer au tir de 500 mobiles français de Belfort, qui essaient d’arrêter 10 000 allemands. Les 2 prêtres, sous la grêle de balles, s’agenouillent, se confessent mutuellement et s’embrassent; ils échappent à la mort, les mobiles étaient écrasés et on leur rend la liberté, non sans les avoir fait passer sur une mine, qui n’éclate pas. Ils ramassent alors et soignent les blessés du combat, mais ils sont vit découverts par un peloton de la landwehr. L’officie tire avec son révolver sur M. Lacreuse, le manque, mais un soldat tire sur l’abbé Miclo en pleine poitrine. Il tombe, on le relève. Il rend son âme à Dieu, le 15 novembre, après 9 jours d’agonie atroce, et en pardonnant « .
Le bas-relief qui orne le monument élevé pour célébrer cet évènement à Petitmagny raconte quant à lui une autre histoire. Trois prussiens dont un officier à cheval qui pointe son revolver sur les 2 abbés et les 2 abbés se font face. Un des soldats debout à côté du cavalier tire à bout portant sur l’abbé Miclo qui porte les mains sur à sa poitrine. Sur le socle, une inscription: » Ici fut tué par des soldats Prussiens M. l’abbé Robert Miclo, vicaire d’Etueffont, au moment où, avec son curé, M. l’abbé Fernand Lacreuse, il venait d’assister les blessés du combat de Grosmagny, le 2 novembre 1870 « . Mais un monument est toujours érigé dans un but bien précis et n’a pas pour fonction de dire la vérité. La scène du monument de Grosmagny est là pour magnifier le dévouement des français face à la barbarie allemande, il n’est pas là pour dire la vérité.
Mais d’autres versions existent encore qui varient selon les opinions politiques et l’exploitation que l’on a voulu en faire.
[27] Installés à Oberbrück, les Zeller étaient originaires de Giromagny où 5 membres portant ce patronyme ont été maires du village au XIXe siècle:
– Jean-Pierre (Giromagny 14 Mars 1743-3 février 1807 Giromagny), fils de Mathias Zeller et Marie-Anne François qui épouse Marie-Anne Tendre (Giromagny-), fille de Thomas Tendre et Françoise Dupin, le 29 Juillet 1765 puis de Marie-Françoise Péroz (Rougegoutte-), fille de Jean-Claude Péroz et Jeanne-Claude Guenot, le 11 Janvier 1774 à Giromagny, de 1790 à 1800,
– Jean-Pierre (Giromagny 14 août 1758-5 avril 1830 Oberbrück, Ht-Rhin), négociant, fils de Claude-Arsène Zeller (1725-11 novembre 1804 Giromagny) et Anne Jeannenot (Giromagny 1731-1777 Giromagny) époux de Anne-Marguerite Schélègue (ou Chelaigue) (Giromagny 8 février 1758-9 Mars 1817 Giromagny), fille de Jean-Georges Schélègue et Jeanne Fringand, de 1808 à 1813,
– Pierre-François-Ferréol (Giromagny 27 août 1789-9 août 1841 Oberbrück), manufacturier, son fils, époux de Marie-Anne Stéger (Oberbrück, Ht-Rhin 22 mai 1793-3 août 1854 Paris), fille de Martin Stéger (Oberbrück 6 novembre 1766-20 mai 1845 Oberbrück) et Anne-Marie Chaufournier (Willer-sur-Thur, Ht-Rhin 28 septembre 1771-28 novembre 1839 Oberbrück), de 1813 à 1816,
– Claude-Jacques-Désiré Zeller (Giromagny 1er septembre 1788-9 juillet 1867 Giromagny), serrurier puis aubergiste, fils de Jean-Jacques Zeller et Marie-Scholastique Pichenot (Giromagny 11 février 1758-8 décembre 1803 Giromagny) et époux d’Anne-Claude Marsot (Giromagny 4 Fructidor An IV ou 21 août 1796-26 février 1843 Giromagny), fille de Michel Marsot et Jeanne-Mercier, de 1845 à 1848 et de 1859 à 1863,
– Julien-Xavier Zeller (Giromagny 29 Janvier 1816-11 Janvier 1896 Giromagny), marchand de vin en gros, fils de Melchior-François-Xavier Zeller (Giromagny 5 décembre 1783-28 Février 1849 Giromagny) et Anne-Catherine André (Giromagny 24 décembre 1782-10 décembre 1843 Giromagny) et époux d’Appoline Sitterlin (Guebwiller, Ht-Rhin 24 Juin 1824-19 février 1893 Giromagny), fille de Jacques Sitterlin et Françoise Nidergang, en 1877 et de 1882 à 1884.
Avant d’ouvrir une usine à Etueffont, les Zeller, Joseph-Ignace-Mathias (Giromagny 1er février 1788-26 février 1856 Oberbrück) et son frère Pierre-François-Férréol (Giromagny 27 août 1789-9 août 1841 Oberbrück), fils de Jean-Pierre Zeller et Marguerite Schélègue et anciens ouvriers des usines Gros-Roman à Husseren-Wesserling s’étaient installés à Oberbrück où ils avaient transformé une usine de fer blanc en usine de textile, tous 2 épousant les filles du Maire d’Oberbruck, Martin Stéger (Oberbrück 6 novembre 1766-20 mai 1845 Oberbrück) qui avait épousé Anne-Marie Chauffournier (Willer-sur-Thur, Ht-Rhin 28 septembre 1771-28 novembre 1839 Oberbrück): Joseph Zeller, Caroline (Oberbrück 21 février 1795-23 janvier 1862 Oberbrück) et Pierre-François-Ferréol Zeller, Marie-Anne (Oberbrück 22 mai 1793-4 août 1854 Paris 10e).
Ce sont eux, qui, en 1819 ont fondé la Société Zeller frères, une manufacture de tissage de la vallée de la Doller. En 1822, l’entreprise passe pour partie à l’énergie hydraulique, en 1834, à la vapeur… En 1855, les frères Zeller acquièrent les biens que Sophie de Rosen (Paris 10 mars 1764-31 octobre 1828 Paris), possédaient dans la vallée de la Doller. Bien que son mari Victor de Broglie (Paris 22 septembre 1756-27 juin 1794 Paris) ait été guillotiné sous la Terreur, Sophie de Rosen n’avait pas émigré ce qui lui avait permis de conserver la propriété des terres et des installations industrielles que les de Broglie possédaient dans la vallée de Masevaux.
La direction de l’entreprise passe ensuite aux mains de Victor-Eugène Zeller (Oberbrück 10 octobre 1833-19 décembre 1896 Oberbrück), fils de Joseph-Ignace-Mathias Zeller et Caroline Stéger, puis à celles d’Edouard-Eugène-Albert Zeller (Oberbruck 6 janvier 1854-10 avril 1893 Oberbrück), fils d’Edouard-Joseph (Wesserling, Ht-Rhin 31 août 1818-1883) et de Clara Salmon (Frankenthal, Bavière, 10 novembre 1827-7 juin 1858 Oberbrück), Edouard-Joseph étant le fils de Joseph Zeller et Caroline Stéger. Victor-Eugène Zeller qui avait épousé Marie Toquaine (Strasbourg, Bas-Rhin 10 août 1841-10 janvier 1882 Oberbrück), fille de Napoléon-Xavier Toquaine (Remiremont, Vosges 1er novembre 1805-1er novembre 1850 Toulouse, Hte-Garonne) et Pauline Coze (Strasbourg 7 Juin 1821-1904 Châlons-en-Champagne, Marne) est le père de Léon-Paul-Louis Zeller et de René-Jean-Marie Zeller, des jumeaux nés le 29 novembre 1868 à Oberbrück. Ayant opté pour la nationalité française au lendemain de la guerre de 1870-1871, il s’installa à Etueffont-Bas dont il fut le maire, de 1881 à 1886. L’entreprise est ensuite dirigée par René-Jean-Marie (Oberbruck 23 janvier 1865-4 janvier 1941 Etueffont-Haut), fils de Victor-Eugène et Marie Tocquaine (Remiremont, Vosges 1841-10 janvier 1882 Oberbruck), Chevalier de la Légion d’Honneur, Croix de Guerre, maire d’Etueffont-Bas, de 1892 à 1924 et enfin par Roger (Etueffont-Bas 2 février 1895-3 septembre 1970 Lons-le-Saunier, Jura), fils de René-Jean-Marie Zeller (Oberbruck 23 janvier 1865-4 Janvier 1941 Etueffont) et Cécile Galmiche (1873-28 novembre 1929 Etueffont-Haut), fille de Félix Galmiche (Etueffont-Ht 21 août 1843-25 octobre 1899 Etueffont-Ht) et Marie-Marguerite Gauvain (Vesoul, Hte-Saône 1er novembre 1854-), qui lui résida à Etueffont-Haut dont il fut également Maire.
Tandis que René-Jean-Marie Zeller dirige l’entreprise familiale, son jumeau, Léon-Paul-Louis Zeller (Oberbrück 29 novembre 1868-22 avril 1945 Oberbruck), devient général de division. Ayant épousé Marie-Joséphine-Madelin (Toul, Meurthe-et-Moselle 14 mars 1873-9 mars 1970 Oberbrück), fille d’Amédée Madelin (Nancy, Meurthe-et-Moselle 27 janvier 1835-9 janvier 1906 Paris) et Marie Bonnet (Paris 22 juillet 1842-23 août 1936 Paris), il est le père de Marie-André Zeller (Besançon, Doubs 1er janvier 1898-22 septembre 1989 Ménetou-Salon, Cher), Général de brigade en 1946, Général de division en 1950, Général de corps d’armée en 1955 et Général d’armée en 1957, Grand-Officier de la Légion d’Honneur, Croix de Guerre 1914-1918 et 1939-1945, un des acteurs du putsch d’Alger, en 1961, avec les généraux Maurice Challe, Edmond Jouhaud et Raoul Salan. Son frère Henri Zeller (Besançon, Doubs 18 mars 1896-16 avril 1971 Paris), général de division, est un des créateurs de l’ORA Organisation de Résistance de l’Armée en 1943.
Une autre branche familiale s’est illustrée dans la petite mécanique, à partir de 1920, quand Désiré Zeller (Giromagny 25 novembre 1887-28 août 1927 Giromagny) et son frère, René Zeller (Giromagny 25 novembre 1898-29 novembre 1970 Giromagny) font construire contre la maison familiale une petite usine de découpage de tôle pour pièces destinées à l’industrie textile et à la serrurerie. Mais, en 1968, faute de n’avoir pas normalisé sa production, la société est obligée de fermer ses portes.
Désiré Zeller, Ingénieur de l’Ecole Centrale de Paris, et René Zeller étaient les fils de Désiré-Jean-Baptiste Zeller (Giromagny 14 mai 1853-22 mars 1917), négociant en épicerie, et Marie-Julie-Thérèse Bredmestre (Giromagny 5 Mars 1857-19 mars 1908). Désiré resté célibataire meurt en 1927 aussi, c’est son frère qui va poursuivre seul le développement de la société. Désiré et René Zeller étaient les petits-enfants de Claude-Désiré Zeller (Giromagny 24 juillet 1810-10 novembre 1881 Giromagny) et de Rose Baume (1821-1867), les arrière-petits-enfants de Melchior-François-Xavier Zeller (Giromagny 5 décembre 1783-28 février 1849 Giromagny) et Anne-Marie-Catherine André (1782-) et les arrière-arrière-petits-enfants de Mathias Zeller (Giromagny 7 octobre 1752-11 décembre 1830 Giromagny) et Françoise Monnier (Riervescemont 28 juillet 1751-8 décembre 1811 Giromagny). La patenté est lointaine, puisque c’est avec les parents de Mathias Zeller (Claude-Arsène Zeller et Marguerite Schélègue) que les 2 branches familiales se rejoignent.
Cette relation entre 2 banches familiales par les hommes s’est aussi doublée d’une relation par les femmes, Marie-Julie-Thérèse Bredmestre étant la fille de Constant Bredmestre (Giromagny 14 septembre 1825-16 Mars 1899 Giromagny) et de Marie-Joséphine Zeller (Giromagny 21 juillet 1823-16 avril 1894 Giromagny), Joséphine Zeller la fille de Blaise-Alexis Zeller (Giromagny 1783-30 juin 1865 Giromagny) et de Marie-Barbe André (Giromagny 1782-19 mai 1870 Giromagny), la petite-fille de Jean-Jacques Zeller (1750-1804) et Scholastique Pichenot (1756-1803), l’arrière-petite-fille de Henri Zeller (1708-15 octobre 1790 Giromagny) et Marie-Anne Chassignet (Lepuix-Gy 1709-v 1759), Henri Zeller étant le frère de Claude-Arsène Zeller!
Négociants, commerçants, industriels du Nord du futur Territoire de Belfort, les Zeller sont aussi liés aux industriels du Sud du Territoire avec Jeanne-Françoise Zeller, épouse de Jean-Nicolas Travers et mère de Joseph Travers (Giromagny 1747-22 février 1816 Giromagny) qui épouse, le 17 novembre 1767 à Lepuix, Anne-Marie Viellard (Lepuix 1er février 1748-1819 Giromagny), fille de Jean-Nicolas Viellard (Lepuix 18 janvier 1715-23 mars 1761 Lepuix), marchand de toiles et d’ustensiles et d’Anne-Françoise Frezet (Giromagny v 1720-8 janvier 1760 Lepuix). Par Jeanne-Françoise Zeller, les Zeller sont liés aux Viellard, une famille du Nord du Territoire de Belfort, qui s’illustra dans l’industrie et dans la politique en donnant plusieurs sénateurs avec Juvénal Viellard (1803-1886), sénateur de 1876 à 1886 et Louis-Juvénal-Armand Viellard (1879-1956), sénateur de 1927 à 1944, plusieurs députés avec Juvénal Viellard, de 1869 à 1871, Armand-Gaston Viellard (1842-1905), de 1885 à 1889 et de 1893 à 1902, et Louis-Juvénal-Armand (1879-1956), de 1914 à 1919, des conseillers d’arrondissements et des conseillers généraux avec Juvénal Viellard, de 1848 à 1886, Edouard-Léon Viellard (1837-1903), de 1888 à 1900, Jean-Marie Maître (1861-1926), de 1900 à 1925 et Louis-Juvénal-Armand Viellard (1879-1956), de 1926 à 1940, et maires: maires de Méziré avec Juvénal Viellard, de 1840 à 1857, avec Henri-Juvénal Viellard (1840-1886) de 1881 à 1886, avec Jean-Marie Maire (1861-1926), époux de Marie Viellard (1871-1937), une des filles de Léon Viellard, de 1892 à 1908, avec Charles Viellard (1876-1933) de 1908 à 1933, maires de Grandvillars avec Edouard-Léon Viellard (1837-1903) de 1881 à 1900, avec Léon-Marie-Albert Viellard (1875-1955) de 1900 à 1945, maires de Morvillars avec Armand-Gaston Viellard (1842-1905), de 1871 à 1905, avec Louis-Juvénal-Armand Viellard (1879-1956) de 1905 à 1945, maire de Froidefontaine avec André Viellard (1905-1981), de 1944 à 1977, maire de Cirey-sur-Vezouve (Meurthe-et-Moselle) avec Joseph-Luc-Georges du Bouëxic de Guichen (1862-1931)….
[28] Ferdinand-André Boigeol (Héricourt, Hte-Saône 19 Thermidor An 8 ou 7 Août 1800-24 décembre 1866 Giromagny), fils de Charles-Christophe Boigeol (Héricourt, Haute-Saône 1er Juillet 1872-24 Mars 1815 Héricourt), exploitant de tissages à bras à Giromagny et Clémence-Catherine Schom (-16 mars 1809 Héricourt, Hte-Saône), avait épousé Suzanne (nommée le plus souvent Louise-Suzette) Japy (Beaucourt 24 mars 1802-28 décembre 1872), fille de Louis-Frédéric Japy (Montbéliard, Doubs, 26 février 1877-14 mars 1852 Beaucourt), manufacturier, et Marguerite-Marie Perrelet, (Beaucourt 22 février 1777-14 juin 1851 Beaucourt), le 19 Mai 1823 à Beaucourt.
Elevé par son oncle qui exploitait une teinturerie à Giromagny, Fernand-André Boigeol reprend la filature paternelle en association avec Georges-Théophile Herr (Colmar, Ht-Rhin 19 avril 1788-) qui avait épousé une des sœurs de Louise-Suzanne Japy, Rosalie (Beaucourt 14 août 1800-).
Conseiller municipal de Giromagny, Fernand-André Boigeol a été plusieurs fois Maire de Giromagny (1838-1845, 1848-1860 et 1863-1866) et Conseiller général (1848-1866). Chevalier de la Légion d’Honneur.
A partir de 1877, son fils Charles-Louis (Beaucourt 19 janvier 1824-1895) qui avait épousé Marie-Clémentine Warnod et son gendre, Edouard Warnod (Niederbrück, Ht-Rhin 5 septembre 1827-7 décembre 1890 Giromagny) qui avait épousé Laure-Elisa Boigeol (Giromagny 28 janvier 1830-1916) sont associés dans l’affaire qui devient Boigeol frères et Warnod puis Warnod-Boigeol et Cie en 1895, à la mort de Louis Boigeol. Marie-Clémentine et Edouard étaient les enfants de Frédéric-Guillaume Warnod (20 Novembre 1789-27 Février 1869), fabricant et négociant, et Marie Witz (1803-1er Octobre 1879). Polytechnicien et ingénieur des Ponts-et-Chaussées, Edouard Warnod s’est impliqué en politique en étant Conseiller général du canton de Giromagny entre 1883 et 1890 et Président du Conseil général (1889-1890).
Charles-Louis Boigeol et Marie-Clémentine Warnod étaient les parents de Marie-Louise-Jeanne Boigeol (Beaucourt 19 Janvier 1824-17 Février 1895 Giromagny) qui avait épousé Philippe Berger (Beaucourt 15 Septembre 1846-24 Mars 1912 Paris), fils de Georges-Eugène Berger (Montbéliard, Doubs 29 Septembre 1808-14 Février 1877 Paris), pasteur protestant de l’église luthérienne, et Louise-Caroline-Mathilde Pithois., le 23 Avril 1877 à Giromagny. Après des études aux lycées Saint-Louis et Louis-le-Grand à Paris, il entre, en 1867, à la Faculté de Théologie protestante de Strasbourg.
Conseiller général du canton de Giromagny de 1895 à 1912, il succède à son beau-père. Secrétaire du Conseil général, de 1895 à 1901, 1er Vice-Président du Conseil général, de 1901 à 1912.
Professeur au Collège de France et membre de l’Institut.
Sénateur du Territoire de Belfort (de 1904 à son décès en 1912), il est élu le 15 mai 1904 contre Armand Viellard, ancien député, et succède au général Frédéric-Pierre Japy, républicain libéral, décédé le 16 mars 1904. Une élection partielle est organisée, et Philippe Berger emporte facilement le siège pour être réélu sans concurrence, le 3 Janvier 1909. Il siège au Sénat dans le groupe de la Gauche démocratique mais décède durant son mandat.
Titulaire de la Médaille militaire et Officier de la Légion d’Honneur.
Annotations
1 Arrêté préfectoral du 13 juin 1973.
2 Ce n’est qu’en 1873, que Rougemont est devenu Rougemont-le-Château, en 1937, que Lamadeleine est devenue Lamadeleine-Val-des-Anges et si, à Lepuix, est très souvent accolé, l’abréviation Gy (pout désigner Giromagny), il ne s’agit que d’une commodité postale afin qu’il n’y ait pas de confusion avec un autre village du Sud du Territoire de Belfort, Lepuix-Neuf.
3 Auxelles-Bas, Auxelles-Ht, Chaux, Giromagny, Grosmagny, Lachapelle-sous-Chaux, Lepuix-Gy, Petitmagny, Riervescemont, Rougegoutte et Vescemont. Les 2 autres communes du canton de Giromagny entre 1984 et 2015, Evette-Salbert et Sermamagny étant rattachées à la Communauté d’agglomération belfortaine.
4 Depuis la Réforme, les évêques de Bâle avaient été chassés de leur diocèse et résidaient à Porrentruy, alors dans le diocèse de Besançon. La papauté n’ayant pas manqué de signaler, à plusieurs reprises, que la situation ne pouvait durer, un échange de paroisses fut envisagé entre le diocèse de Besançon et l’archevêché de Bâle.
Si Porrentruy et sa région intègrent enfin le diocèse de Bâle, près de 30 paroisses et succursales à l’est de Belfort le quittent et sont rattachées au diocèse de Besançon.
5 Jeanne de Montbéliard (morte en 1349) était la fille de Renaud de Bourgogne (v 1260-1321) et de Guillemette de Neufchâtel (v 1260-1317). Descendante de Charlemagne, elle s’était mariée 3 fois, épousant successivement Ulrich III de Ferrette (mort le 10 mars 1324), en 1299, avec qui elle eut 2 filles, Jeannette qui épousa Albert II d’Autriche, et Ursule, Rodolphe-Hesso de Bade, avec qui elle eut de nouveau 2 filles et, en 1336, Guillaume de Kaezenehnbogen.
6 Albert II d’Autriche est le fils d’Albert Ier (1255-1308) et d’Elisabeth de Tyrol (v 1262-1312).
7 En 1529, lors de la Diète d’Empire à Spire, l’accord de 1526 entre la Ligue catholique formée à Ratisbonne en juillet 1525 et l’Alliance luthérienne de Torguau créée en 1526, fut remis en cause par la majorité des participants (catholiques). Les membres du front luthérien qui s’opposèrent à cette attitude furent dès lors qualifiés de protestants.
8 En Alsace et en Franche-Comté, la Guerre de 30 ans ne s’est pas manifestée par un conflit continu mais par des crises momentanées et si la Guerre de 30 ans commence en 1618, rien ne se passe en France, en Alsace et en Franche-Comté avant 1631, date à laquelle la France s’engage dans la guerre en signant avec la Suède, le traité de Bernwald (23 janvier 1631), Louis XIII (1601-1643, roi de France de 1610-1643) s’engageant à financer une partie des troupes du roi de Suède, Gustave-Adolphe (1594-1632, roi de 1617 à 1632). Ce traité marque donc l’entrée larvée de la France dans le conflit européen. Louis XIII ne déclare pas directement la guerre au Saint-Empire romain germanique, mais il soutient les ennemis des Habsbourg. Le traité a été signé à l’initiative de Richelieu qui ne souhaitait pas engager les troupes françaises dans ce conflit mais laisser les autres le faire en leur apportant un soutien financier conséquent.
9 F. Liebelin. La Forge d’Etueffont. 1557-1637. Bulletin trimestriel de l’ASVAA (Association Sous-Vosgienne d’Aménagement et d’Animation). « Au Sud des Vosges ». N° 12. 1er trimestre 1987.
10 Louis II de Champagne, comte de la Suze (1555-1636) était un descendant de Thibaut de Champagne (1201-1253), roi de Navarre de 1234 à 1251, brillant combattant de la croisade de 1239 (Croisade des barons), poète et auteur de chansons.
11 Gaspard de Champagne était le fils de Louis II de Champagne et de Charlotte de la Rochefoucauld (1602-1637) et l’époux d’Henriette de Coligny (1618-10 mars 1673 Paris), fille de Gaspard III de Coligny (1584-1646) et d’Anne de Polignac (1598-1651), veuve de Thomas Hamilton (1626-1645), un noble écossais protestant. Avec Catherine de Vivonne, marquise de Rambouillet (1588-1665), avec Madeleine de Scudéry (1607-1701), avec Julie d’Angennes (1607-1671), la fille de la Marquise de Rambouillet et inspiratrice d’une œuvre collective de madrigaux écrits par les plus grands poètes de l’époque, La guirlande de Julie, avec Marie-Madeleine de la Pioche de la Vergne, comtesse de Lafayette (1634-1693), auteure de La Princesse de Clèves, Henriette de Coligny anime le mouvement des Précieuses, le mouvement littéraire et féministe du 17e siècle.
12 Hortense Mancini est une des 7 nièces de Mazarin, fille de sa sœur Geromina Mazzarini (Rome 29 décembre 1614-29 décembre 1656 Paris) et du baron Michele-Lorezo Mancini (1602-1656). Mère de Charlotte-Félicité-Armande de Durfort-Duras, elle est la grand-mère d’Armande-Félice de la Porte-Mazarin et l’arrière-grand-mère des 4 sœurs de Mailly qui furent successivement ou conjointement les maîtresses de Louis XV: Louise-Julie (Paris 16 mars 1710-30 mars 1751 Paris), maîtresse de Louis XV de 1733 à 1739 et de 1741 à 1742, renvoyée de la Cour en 1742 à la demande de sa sœur, Marie-Anne, Pauline-Félicité (Paris 1712-9 septembre 1741 Paris), maîtresse de Louis XV de 1739 à 1741, Diane-Adélaïde (Paris 13 janvier 1714-30 novembre 1769 Paris), maîtresse intermittente de Louis XV et Marie-Anne (Paris 5 octobre 1717-8 décembre 1744 Paris), maîtresse en titre à partir de 1742.
13 Charles-Armand de la Porte était le fils du maréchal Charles de la Porte (Paris novembre 1602-8 février 1664 Paris), cousin germain de Richelieu (Armand-Jean du Plessis de Richelieu, Paris 9 septembre 1585-4 décembre 1642 Paris) et de Marie Coëffier de Ruzé d’Effiat (Paris 26 février 1614-22 avril 1633 Paris), fille d’Antoine de Coëffier de Ruzé d’Effiat (1581-27 juillet 1632) et de Marie de Fourcy (-1670), veuve de Gaspard de Tourzel d’Alègre. Charles de la Porte était également le neveu de Cinq-Mars (Henri Coëffier de Ruzé d’Effiat 27 mars 1620-12 septembre 1642), frère de Marie Coëffier de Ruzé d’Effiat, favori de Louis XIII, exécuté en 1642 pour avoir comploté contre le Roi et contre Richelieu.
14 Charlotte-Félicité-Armande de Durfort-Duras était la fille de Jacques-Henri de Durfort-Duras (9 octobre 1625-12 octobre 1704 Paris) et de Marguerite-Félicie de Lévis-Ventadour (1648-10 septembre 1717), fille de Charles de Lévis-Ventadour (6 Mai 1600-19 Mai 1649 Brive-la-Gaillarde, Corrèze) et de Marie de la Guiche (1623-23 juillet 1710).
15 Louise-Françoise de Rohan était la fille d’Hercule-Mériadec de Rohan-Guéméné (Paris 8 mai 1699-26 janvier 1749 Paris) et d’Anne-Geneviève de Levis-Ventadour (février 1673-20 mars 1727 Paris), fille de Louis-Charles de Lévis et de Charlotte de la Motte Houdancourt, et veuve de Louis-Charles de la Tour d’Auvergne (14 janvier 1665-3 août 1692 Steinkerque, Belgique), fils de Godefroid-Maurice de la Tour d’Auvergne et de Marie-Anne Mancini (Rome, Italie 1649-20 juin 1714 Paris), une des nièces de Mazarin, fille de Michele-Lorenzo Mancini (1602-1656) et de Geromina Mazzarini (Rome 29 décembre 1614-29 décembre 1656 Paris).
16 Emmanuel-Félicité de Durfort-Duras était le fils de Jean-Baptiste de Durfort (28 janvier 1684-8 juillet 1770 Paris) et Angélique-Victoire de la Bournonville (23 janvier 1686-29 septembre 1764).
17 Louis-Marie-Guy-Jacques d’Aumont était le fils de Louis-Marie d’Aumont (1709-1782) et de Victoire-Félicité de Durfort-Duras (1706-17 octobre 1753), fille de Jean-Baptiste de Durfort-Duras (24 janvier 1684-8 juillet 1770 Paris) et Marie-Angélique-Victoire de Bournonville (23 janvier 1686-29 septembre 1764).
18 Honoré-Charles-Anne-Marie-Maurice Grimaldi de Goyon Matignon (Honoré IV) était le fils de Honoré-Camille-Léonor Grimaldi de Goyon Matignon (Paris 10 novembre 1720-21 mars 1795 Paris) (Honoré III) et de Marie-Catherine Brignole de Sale (Gênes, Italie 7 octobre 1737-18 mars 1813 Wimbledon, Royaume-Uni).
Après Louise-Jeanne de Dufort-Duras et Honoré IV, les titres et biens hérités de Mazarin passent successivement à leurs 2 fils: Honoré V (Paris 14 mai 1778- 2 octobre 1841 Paris) puis Florestan Ier (Paris 10 octobre 1785-20 juin 1856 Paris), puis au fils de Florestan Ier, Charles III (Paris 8 décembre 1818-10 septembre 1889 Marchais, Aisne), à son petit-fils, Albert-Honoré-Charles (Albert Ier) (Paris 13 novembre 1848-26 juin 1922 Paris), son arrière-petit-fils, Louis II (Baden-Baden, Grand-Duché de Bade 2 juillet 1870-9 mai 1949 Monaco, Principauté de Monaco) qui meurt sans enfant légitime. Pour que Monaco ne passe pas en possession d’un prince allemand, on se souvint, fort opportunément, que durant les années où il était militaire en Algérie, Louis II aurait eu, d’une de ses maîtresses, Marie-Juliette Louvet (Pierreval, Seine-Maritime 9 mai 1867-24 septembre 1930 Paris XVIe), modèle pour photo d’art, une fille, Charlotte-Louise Juliette (Constantine, Algérie 30 septembre 1898-16 novembre 1977 Paris 16e) qu’il légitime en 1919. Charlotte-Louise-Juliette de Grimaldi épouse le comte Pierre de Polignac (Hennebont, Morbihan 24 octobre 1895-10 novembre 1964, Neuilly-sur-Seine, Hauts-de-Seine) dont elle a 2 enfants avant de divorcer (18 février 1933): Antoinette-Louise-Albert-Suzanne (Paris XVIe 28 décembre 1920-18 mars 2011 Monaco) et Rainier (Monaco 31 mai 1923-6 avril 2005 Monaco).
A Monaco, la succession au trône s’opère dans la descendance directe et légitime du Prince régnant par ordre de primogéniture, la priorité étant donnée, à même degré de parenté, aux descendants mâles. C’est cette disposition qui écarte la princesse Antoinette du trône et permet à Rainier d’y accéder, sa mère ayant renoncé à ses droits sur le trône de Monaco dès les 21 ans de Rainier.
De son mariage avec l’actrice américaine Grâce-Patricia Kelly (Philadelphie, Pennsylvanie, EUA-14 septembre 1982 Monaco), Rainier II a eu 3 enfants: Caroline (née le 29 décembre 1983 à Monaco), Albert (né le 14 mars 1958 également à Monaco) et Stéphanie (née, toujours à Monaco, le 1er juillet 1995).
Actuel Prince de Monaco, Albert II est également » duc de Valentinois, marquis des Baux, comte de Carladès, baron de Calvinet et du Buis, seigneur de Saint-Rémy, sire de Matignon, comte de Torigni, baron de Saint-Lô, de la Luthumière et de Hambye, duc de Mazarin, duc de Mayenne, prince de Château-Porcien, baron de Massy, comte de Ferrette, de Belfort, de Thann et de Rosemont, baron d’Altkirch, seigneur d’Issenheim, marquis de Chilly, comte de Longjumeau et marquis de Guiscard « . En droit nobiliaire français cependant en dehors de celui de Prince de Monaco, tous les titres de noblesse français portés par l’actuelle famille de Monaco sont considérés comme éteints depuis 1949 (décès de Louis II de Grimaldi). En effet, ils se transmettent comme la noblesse par filiation masculine et légitime, ou à défaut doivent faire l’objet d’une nouvelle érection, ce qui n’a pas été le cas.
La loi successorale de la principauté, définie par le testament de Jean Ier en date du 8 mai 1454 et l’ordonnance du 8 mai 1882 du prince Charles III de Monaco, avait été modifiée par les ordonnances des 30 et 31 Octobre 1918 d’Albert Ier, instituant le droit de succession par adoption dite » solennelle » ; en effet, la France, par le traité de Paris du 17 Juillet 1918, avait négocié que la succession au trône de Monaco s’opérerait à l’avenir éventuellement en ligne adoptive mais nécessairement au profit d’un héritier direct, de nationalité française ou monégasque et agréé par le gouvernement français, cela afin d’éviter qu’un prince allemand ne puisse y monter: ainsi fut-il permis au prince Albert Ier et à son fils, le futur Louis II, de pousser vers le trône, malgré sa naissance illégitime, leur seule descendante, la princesse Charlotte. La princesse, à l’origine, avec son époux, le prince Pierre de Monaco, né comte Pierre de Polignac, ne régna toutefois pas, renonça à ses droits au trône le 30 mai 1944 (pour elle-même) et laissa deux enfants successibles : Antoinette et Rainier.
L’ensemble des titres hérités de Mazarin pouvaient se transmettre par les femmes en cas d’absence d’héritier mâle. Ce qui se produisit lorsque Louise-Félicité d’Aumont, épousa le prince Honoré IV de Monaco, permettant ainsi à ses successeurs d’hériter et ce jusqu’en 1949, quand Rainier III, fils de la fille illégitime de Louis II de Monaco (Charlotte) accéda au pouvoir et qu’il reprit les titres possédés par son grand-père. Cependant, c’était, peut-être, en toute irrégularité car ces titres étaient non transmissibles par bâtardise. Si Charlotte était effectivement une bâtarde, elle avait également été adoptée. Dans le cas où l’objection serait recevable, le titre aurait dû revenir à Karl-Albrecht-Gero-Joseph-Wilhelm-Anton-Maria von Wurtenberg-Urach fils de Guillaume d’Urach (Monaco 3 mars 1864-24 mars 1928 Rapallo, Italie), éphémère roi Mindaugas II de Lithuanie lui-même descendant de Florestine de Monaco. Marié en 1940, avec la comtesse Gabriele von Waldburg Zeil und Trauchburg (1910-2005)
Fille de Florestan Ier et de Marie-Louise-Charlotte (dite Caroline) Gibert de Lametz (Coulommiers, Seine-et-Marne 18 Juillet 1793-23 Novembre 1879 Monaco), Florestine de Monaco (Fontenay-aux-Roses, Hauts-de-Seine 2 Octobre 1833-24 Avril 1897 Stuttgart, Wurtenberg), avait épousé Frédéric de Wurtemberg-Urach (Stuttgart 6 juillet 1810-17 juillet 1869 Munich, Bavière), veuf de Théodelinde de Beauharnais (Mantoue 13 avril 1814-1er avril 1857 Stuttgart, Wurtemberg), fille d’Eugène–Rose de Beauharnais (Paris 3 septembre 1781-21 février 1824 Munich, Bavière) et d’Augusta-Amélie de Bavière (Strasbourg, Bas-Rhin 21 juin 1788-13 avril 1851 Munich, Bavière.) dont elle eut 2 enfants: Guillaume, l’éphémère roi de Lithuanie (9 juillet 1918-2 novembre 1918) (Monaco 3 mars 1864-24 mars 1928 Rapallo, Italie), et Charles (Ulm, Bade-Wurtemberg 15 février 1865-5 décembre 1925 Stuttgart, Bade-Wurtemberg). De son mariage avec Marie-Amélie de Bavière (Munich, Bavière 24 décembre 1865-26 mai 1912 Stuttgart, Bade-Wurtemberg), Guillaume eut 9 enfants dont Karl-Gero (Lichtenstein, Bade-Wurtenberg 16 août 1899-15 août 1981 Lichtenstein), qui épouse, en 1940, la comtesse Gabrielle von Walburg Zeil und Trauchburg (1910-2005) mais n’a pas d’enfant. C’est alors son neveu Karl-Anselm von Urach (né à Ratisbonne, RFA le 5 février 1955) et fils d’Eberhard von Urach (Stuttgart, Bade-Wurtemberg 24 janvier 1907-24 août 1969 Tutzing, Bavière) et de la princesse Iniga von Thur and Taxis (Niederaichbach, Bavière 25 août 1925- 17 Septembre 2008 Aufhausen, Bavière) qui devrait hériter de ses titres.
Pour vaincre les oppositions à son accession au trône de Lithuanie et calmer les inquiétudes de la France soucieuse de voir un prince allemand susceptible de devenir Prince de Monaco, Guillaume d’Urach avait renoncé à ses droits sur la principauté de Monaco mais en renonçant à ses droits sur Monaco, Guillaume n’avait sans doute pas renoncé à ses titres issus de l’héritage Mazarin. Et son renoncement n’implique pas forcément le renoncement de ses héritiers.
19 Installés à Oberbrück, les Zeller étaient originaires de Giromagny où 5 membres portant ce patronyme ont été maires du village au XIXe siècle: Jean-Pierre (Giromagny 14 Mars 1743-3 février 1807 Giromagny), fils de Mathias Zeller et Marie-Anne François et époux de Marie-Anne Tendre (Giromagny-) puis de Marie-Françoise Péroz, de 1790 à 1800, Jean-Pierre, négociant, époux de Anne-Marguerite Schelegue (ou Chelaigue) (Giromagny 8 février 1858-9 Mars 1817 Giromagny), de 1808 à 1813, Pierre-François-Ferréol (Giromagny 27 août 1789-9 août 1841 Oberbrück), manufacturier, son fils, époux de Anne-Marie Stéger, de 1813 à 1816, Claude-Jacques-Désiré (Giromagny 1er septembre 1788-9 juillet 1867 Giromagny), serrurier puis aubergiste, fils de Jean-Jacques Zeller et Marie-Scholastique Pichenot (v 1758-8 décembre 1803 Giromagny) et époux d’Anne-Claude Marsot (Giromagny 4 Fructidor An IV ou 21 août 1796-), de 1845 à 1848 et de 1859 à 1863 et Julien-Xavier (Giromagny 29 Janvier 1816-11 Janvier 1896 Giromagny), marchand de vin en gros, fils de Melchior-François-Xavier Zeller (Geromagny 5 décembre 1783-28 Février 1849 Giromagny) et Anne-Catherine André (Giromagny 24 décembre 1782-10 décembre 1843 Giromagny) et époux d’Appoline Sitterlin (Guebwiller, Ht-Rhin-19 février 1893 Giromagny), en 1877 et de 1882 à 1884.
Edouard-Joseph (Husseren-Wesserling, Ht-Rhin 31 août 1818-5 mai 1883 Oberbrück, Ht-Rhin), Gaspard-Elie (Husseren-Wesserling 1er janvier 1820-17 mars 1887 Oberbruck), Charles-François-Joseph (Oberbrück 7 décembre 1828-14 octobre 1905 Oberbruck) et Victor-Eugène (Oberbrück 10 octobre 1833-19 décembre 1896 Oberbrück) étaient les enfants de Joseph-Ignace-Mathias Zeller (Giromagny 1er février 1788-26 février 1859 Oberbrück), lui-même fils de Jean-Pierre Zeller et Anne-Marguerite Chelaigue, et Caroline Stéger (Oberbrück 2 mars 1795-23 janvier 1862 Oberbrück). Avant d’ouvrir une usine à Etueffont, les Zeller, Joseph-Ignace-Mathias et son frère Pierre-François-Férréol (Giromagny 27 août 1789-9 août 1841 Oberbrück), anciens ouvriers des usines Gros-Roman à Husseren-Wesserling s’étaient installés à Oberbrück où ils avaient transformé une usine de fer blanc en usine de textile, tous 2 épousant les filles du Maire d’Oberbruck, Martin Stéger (Oberbrück 6 novembre 1766-20 mai 1845 Oberbrück) qui avait épousé Anne-Marie Chauffournier (Willer-sur-Thur, Hts-Rhin 28 septembre 1771-28 novembre 1839 Oberbrück): Joseph Zeller, Caroline (Oberbrück 21 février 1795-23 janvier 1862 Oberbrück) et Ferréol Zeller, Marie-Anne (Oberbrück 22 mai 1793-4 août 1854 Paris 10e). Ce sont eux, qui, en 1819 ont fondé la Société Zeller frères, une manufacture de tissage de la vallée de la Doller. En 1822, l’entreprise passe pour partie à l’énergie hydraulique, en 1834, à la vapeur… En 1855, les frères Zeller acquièrent les biens que Sophie de Rosen (Paris 10 mars 1764-31 octobre 1828 Paris), possédaient dans la vallée de la Doller. Bien que son mari Victor de Broglie (Paris 22 septembre 1756-27 juin 1794 Paris) ait été guillotiné sous la Terreur, Sophie de Rosen n’avait pas émigré ce qui lui avait permis de conserver la propriété des terres et des installations industrielles que les de Broglie possédaient dans la vallée de Masevaux.
La direction de l’entreprise passe ensuite aux mains de Victor-Eugène, fils de Joseph-Ignace-Mathias, puis d’Edouard-Eugène-Albert Zeller (Oberbruck 6 Janvier 1854-10 avril 1893 Oberbruck), fils d’Edouard-Joseph et de Clara Salmon (Frankenthal, Bavière, 10 novembre 1827-7 juin 1858 Oberbruck). Victor-Eugène Zeller qui avait épousé Marie Toquaine (Strasbourg, Bas-Rhin 10 août 1841-10 janvier 1882 Oberbrück) est le père de Léon-Paul-Louis Zeller et de René-Jean-Marie Zeller, des jumeaux nés en 1868. Ayant opté pour la nationalité française au lendemain de la guerre de 1870-1871, il s’installa à Etueffont-Bas dont il fut le maire, de 1881 à 1886. L’entreprise est ensuite dirigée par René-Jean-Marie (Oberbruck 23 janvier 1865-4 janvier 1941 Etueffont-Haut), fils de Victor-Eugène et Marie Tocquaine (Remiremont, Vosges 1841-10 janvier 1882 Oberbruck), Chevalier de la Légion d’Honneur, Croix de Guerre, maire d’Etueffont-Bas, de 1892 à 1924 et enfin par Roger (Etueffont-Bas 2 février 1895-3 septembre 1970 Lons-le-Saunier, Jura), fils de René-Jean-Marie Zeller Oberbruck 23 janvier 1865-1941) et Cécile Galmiche (1873-1929 Etueffont-Haut), qui lui résida à Etueffont-Haut dont il fut également Maire.
C’est à cette famille Zeller qu’il convient de rattacher le général de division Léon-Paul-Louis Zeller (Oberbrück 23 janvier 1865-22 avril 1945 Oberbruck), frère jumeau de René-Jean-Marie Zeller, le général Marie-André Zeller (Besançon, Doubs 1er janvier 1898-22 septembre 1989 Ménetou-Salon, Cher) un des acteurs du putsch d’Alger, en 1961, avec les généraux Maurice Challe, Edmond Jouhaud et Raoul Salan, Marie-André Zeller (Général de brigade en 1946, Général de division en 1950, Général de corps d’armée en 1955 et Général d’armée en 1957, Grand-Officier de la Légion d’Honneur, Croix de Guerre 1914-1918 et 1939-1945), fils de Léon-Paul-Louis Zeller (Oberbruck, Ht-Rhin 28 octobre 1868-22 avril 1945 Oberbruck) et de Geneviève Madelin (Toul, Meurthe-et-Moselle 14 mars 1873-1970) et le frère d’Henri Zeller (Besançon, Doubs 18 mars 1896-16 avril 1971 Paris), général de division.