Michel Robichon

Dans les registres de catholicité de la paroisse de Rougemont qui recouvre les villages de Leval, Romagny, Rougemont et Saint-Nicolas, alors que les professions des parents des baptisés sont rarement indiquées, une profession semble échapper à ce lot commun, les verriers de Saint-Nicolas, les premiers nommément cités étant Pierre Allemand, Thomas et Joseph Moller (ou Mosler), en 1718. Puis apparaissent 2 frères, Michel et Ours Robichon (ou Rubichon)[i], Joseph Vernury, Ours Weible et enfin, Joseph Gressely, en 1732. Passée cette date, non seulement la profession de verrier n’est plus jamais citée mais les noms même des verriers disparaissent, la seule exception concernant le patronyme de Vergnory qui apparaît une fois en 1744 (Jean-Baptiste, fils de Jacques) et une autre fois en 1772 (pour Marguerite, fille née hors mariage de Marguerite Vergniori et reconnue ultérieurement par André Chrétien).

 

Le prêtre nous donne, sans le vouloir, un renseignement supplémentaire, les verriers de Saint-Nicolas sont des vitriers. Entendons par vitriers non pas des marchands de vitres mais des verriers qui ont franchi une nouvelle étape dans le travail du verre. A l’époque, 2 procédés sont concurremment  employés pour obtenir une vitre:

 

– à partir de la masse semi liquide sortie du four (paraison, masse de verre fondu destinée à être travaillée), le souffleur réalise une sphère que peu à peu il écrase pour la transformer en disque et dépose sur un plateau tournant. La force centrifuge permet au disque d’augmenter de surface et c’est à partir de ce disque qu’on découpe une vitre, généralement d’assez petite taille. Cette méthode étant surtout employée dans l’Ouest et le Sud de la France.  

 

– à partir de la paraison, le souffleur réalise une bouteille (ou plutôt un manchon), en pouvant jouer à la fois sur la longueur et sur le diamètre puis la bouteille est découpée dans le sens de la longueur et déposée sur un plateau dont l’épaisseur est égalisée. Une méthode pratiquée dans l’Est de la France, en Suisse et en Allemagne.

 

Et le tableau est à peu près le même dans le registre des décès. Jusqu’en 1732, les seules professions indiquées sont, avec celle de verrier, celles de prêtre, charbonnier, recteur d’école (maître d’école), gardien de troupeaux et avocat. Et passé 1732, les verriers disparaissent totalement. Les motifs de cette disparition sont simples, les activités verrières à Saint-Nicolas ont cessé et les verriers sont pour beaucoup allés s’installer à Miellin[ii], en Haute-Saône, où une verrerie vient de se créer. Rien d’extraordinaire à cette situation car, à l’époque, la fabrication du verre demandait d’énormes quantités de bois et les verriers n’étaient pas les seuls demandeurs. S’ils n’étaient pas en concurrence pour le bois destiné à la construction navale ou pour le bois d’œuvre, la concurrence avec les forges qui utilisaient aussi énormément de charbon de bois ou avec l’armée (fabrication de poudre à canon) était très vive. Dès que la ressource était épuisée, les verriers allaient s’installer ailleurs. Les verriers de Saint-Nicolas sont des immigrés. Avant Saint-Nicolas, ils étaient en Alsace, leurs parents en Allemagne, leurs grands-parents en Suisse. Le verre demandait un savoir faire et un apprentissage de plusieurs années et les ouvriers verriers étaient très demandés. Dès qu’une verrerie s’implantait quelque part, les créateurs faisaient venir leurs parents, leurs amis, leurs ouvriers. Les verriers vivent dans des installations éphémères à l’écart des centres habités et constituent une société très endogamique, une société de gens aisés qui détiennent des secrets de fabrication. Les noms rencontrés sont – à quelques exceptions près – d’origine germanique, ce que les lieux de naissance, quand ils sont connus, confirment comme le confirment les terminaisons en erin pour désigner la fille ou la fillette très couramment pratiquées en allemand et que les prêtres utilisent fréquemment à l’époque mais qu’ils cesseront d’utiliser par la suite: le 11 février 1714, Jean-Fridolin Kreitt, originaire du canton de Lucerne (Suisse), épouse Elisabeth Borerin, le 26 mai 1716, Laurent Frolich, né à Winkel (Ht-Rhin) épouse Marie Allemanin, en 1722, Jean Froelich épouse Jeanne Kollerin tandis que Jean-Thiébaud Sinelli épouse Claudette Kollerin…. D’autres noms apparaissent pareillement déclinés: Mullerin, en 1714, Borerin, en 1715, Gresselerin, en 1723, Heinigerin, en 1729, Glasserin, en 1730[iii]….  Une société très endogamique aussi parce que les verriers sont des étrangers[iv]. Etrangers au village, à la paroisse, à la seigneurie, leur venue est rarement appréciée des populations locales. Leur installation modifie l’ordre établi, perturbe des habitudes, lèse des intérêts. Dans la vallée de St-Amarin, les habitants des villages de Fellering, Kruth et Oderen protestent contre les privilèges accordés par l’abbaye de Murbach aux verriers de Wildenstein[v] quand ils s’installent, s’estimant lésés dans leurs droits de jouissance des pâturages et de la forêt. Les verriers sont exclus de la messe du dimanche à Oderen, l’inhumation de leurs morts interdits dans le cimetière paroissial[vi]

 

Si l’existence d’une verrerie à St-Nicolas a complètement disparu des mémoires locales, c’est peut-être que, animé par des étrangers, la verrerie n’a que peu influé sur la vie des habitants. Les verriers sont venus, ils sont partis, et rien n’a vraiment changé dans la vie rurale locale. Quelques années plus tard, à St-Nicolas, s’installent des anabaptistes dont l’apport dans l’agriculture et l’élevage est loin d’être négligeable. Pourtant, là aussi, leur présence dans l’histoire locale est d’ordre confidentiel (membres d’une secte protestante, ils n’ont évidemment pas eu droit de citer dans les livres de catholicité: en fait, ils n’ont pas existé)!  

 

Les Robichon étaient originaires de Thal, un village du canton de Soleure, en Suisse, un canton germanophone situé entre les cantons de Berne au Sud, de Bâle Campagne au Nord, du Jura à l’Ouest et de l’Argovie à l’Est et dont la superficie est à peine plus grande que celle du Territoire de Belfort (790 km2 contre 609 km2). Au milieu du XVIe siècle, Jakob Robichon y est forgeron, une activité que reprendront 3 de ses fils, le dernier Hans, quant à lui, choisissant d’être verrier. 4 familles de verriers se distinguent alors, les Enger (ou Engel), les Hug, les Rubichon et les Schmid, familles auxquelles s’ajoutent quelques années plus tard, les Alleman et  les Sigwart, des noms de verriers que nous retrouvons à St-Nicolas, à Miellin, à Ronchamp, à Wildenstein, à Givors….

 

Les créateurs de la verrerie de Miellin venaient de Ronchamp: les 3 frères Joseph, Ours[vii] et Jean-Jacques Schmid, un de leur cousin, Nicolas Schmid[viii] et son beau-frère, Pierre Raspiller (l’époux de sa sœur, Marie-Reine) et de la verrerie de Saint-Nicolas: Joseph Schaub (décédé à Miellin le 17 juin 1735 à l’âge de 33 ans), Jean Alleman, Michel Robichon[ix]….

Michel Robichon père, qui était né à Ligsdorf (dans le Haut-Rhin), le 10 décembre 1693 où son père était verrier, décède le 17 mai 1765, à Porrentruy (Suisse). Epoux de Catherine Fleury (Oberlag, Ht-Rhin v 1690-1747), il était le fils de Jean-Conrad Robichon (Gansbrunnen, Canton de Soleure, Suisse v 1661-1697) et Eva Kohler (v 1665-24 juillet 1731 St-Nicolas (Rgt)) et le petit-fils de Christophe Robichon (v 1634-14 novembre 1681 Ligsdorf) et Anna Muller (1635-). C’est à Rougemont que Michel Robichon fils se marie avec Anne-Marie Crevoiserat (Bourrignon, Suisse 10 janvier 1695-24 mars 1734 Miellin), en 1714. Durant leur séjour à Saint-Nicolas, Michel Robichon et Anne-Marie Crevoiserat vont avoir 10 enfants: Anne-Marie, née le 5 janvier 1716[x], Michel, né le 5 juin 1717[xi] (marié à Anne-Elisabeth Alleman), Anna, née le 5 janvier 1719, Anne, née le 2 octobre 1720, Anastasie, née le 11 février 1723, Barbe, née le 14 février 1724, Joseph, le 28 mars 1725, Marie-Magdeleine, le 14 mars 1727, Antoine, le 18 décembre 1728 et Anastasie, le 27 novembre 1730. A moins d’une forte mortalité, la fréquence des naissances semble indiquer une condition sociale assez élevée, la mère n’allaitant pas ses enfants (relative brièveté des  intervalles intergénésiques – intervalles entre les naissances) or le fait d’allaiter son enfant entraîne, dans la plupart des cas, une stérilité temporaire (stérilité post-partum). Il n’est pas surprenant alors de constater que dans la plupart des cas, les grandes familles sont le fait des gens aisés. A la même époque (entre 1715 et 1736), Jean-Baptiste Emporte, avocat et fonctionnaire seigneurial, et Anne-Marie Taiclet, ont 16 enfants, Ours Schmid et Anne-Marie Robichon, 14. 

 

Avec les verreries, on se trouve en présence d’une industrie pré-capitaliste. L’ouverture d’une verrerie demande des investissements et de longs travaux de préparation[xii]. Il faut construire des fours, des creusets, prévoir leur approvisionnement et leur remplacement (usés au bout de quelques semaines pour les creusets et de quelques mois pour les fours), construire des maisons pour les ouvriers… Et le travail du verre demande beaucoup de main d’œuvre. Un souffleur de verre travaille avec 3 ou 4 aides[xiii]. Si les verriers pouvaient se prévaloir du titre de gentilshommes, ils n’étaient pas pour autant nobles[xiv]. Ils étaient relativement aisés et instruits. Certes, ils habitent des cabanes dans une clairière ou à l’orée de la forêt mais les cabanes ne sont pas des huttes et le mot cabane exprime qu’il s’agit d’habitations en bois destinées à un usage temporaire. A Saint-Nicolas, Michel Robichon a un serviteur. Les verriers gagnent généralement bien leur vie, leurs femmes ne travaillent pas et sont, de ce fait, souvent considérées comme des bourgeoises. A l’époque, les actes de baptêmes qui auraient dû (quand ils le pouvaient) être signés par le père, le parrain et la marraine, ne sont généralement signés que par le prêtre. Pourtant en 1725, Joseph Schaub le parrain de Joseph Robichon signe le registre. Le 19 mars 1713, Jean-Conrad Robichon, parrain de Joseph Moller, est qualifié de  » dominus  » (maître) par le prêtre et la marraine de  » maîtresse « . Et c’est le même qualificatif qui est utilisé pour Michel Robichon et pour Léonard Besjean, Maire de Saint-Nicolas, quand ils sont parrains Cette attitude des prêtres à l’égard des verriers de St-Nicolas est la manifestation de la considération et du respect qu’exercent sur eux les puissants, ce que sont les verriers de St-Nicolas! A Miellin (ou plutôt à Servance) car la paroisse de Servance regroupait alors plusieurs villages, Michel Robichon père de 5 enfants nés à dans la paroisse (Marc en 1741, Marie-Anne en 1742, Jean-Baptiste en 1744, Michel en 1745 et Denise-Gabrielle en 1748) est présenté comme  » gentilhomme verrier  » et sa femme (Elisabeth Aliment)[xv] de dame ou de domicella (jeune maîtresse) qui, plus que des formules de politesse, expriment respect et référence[xvi]. Le 8 juillet 1782, à son décès, Ignace Bolot, époux de Catherine Schmid est présenté comme seigneur…. 

 

C’est Joseph Esnard (Fessevillers, Doubs 2 avril 1713-7 juin 1790, Pierre- Bénite, Rhône), son beau-père, marchand verrier qui exploitait une verrerie au Bief-d’Etoz (village disparu du Doubs), qui incite Michel Robichon III à créer (en 1749), avec ses fils, Marc et Michel, son gendre, Neuvessel, et Jean Alliman, propriétaire  de la verrerie de St-Nicolas, la verrerie royale[xvii] de Givors (Rhône) (Esnard, Robichon Père et Fils et Cie) qui, bénéficiant d’un privilège d’exclusivité dans un rayon de 10 lieues, se développe de façon considérable. Les Robichon savaient ajouter des sels métalliques pour éviter la teinture du verre. Leur usine, à proximité des clients par voie d’eau, utilisait le sable et la soude du Rhône comme matière première. Michel Robichon et ses associés peuvent, pour la première fois en France, substituer du charbon de terre au bois. Il est difficile de savoir si ce nouveau mode de chauffage était vraiment un avantage car dans bien d’autres régions de France la différence du coût des combustibles était favorable au bois, ce qui explique, qu’au milieu du XIXe siècle, un grand nombre de verreries fonctionnait encore avec. L’utilisation du charbon de terre présentait d’autres avantages: elle garantissait l’approvisionnement énergétique et assurait la pérennité des installations. A Givors, la réussite est immédiate et, dès 1755, une seconde verrerie Robichon est installée, spécialement destinée au verre à vitre.

 

A la mort de Michel Robichon, le 1er Mars 1755 à Miellin, ce sont ses fils Marc (Miellin 7 Juillet 1741-7 Août 1799 Seyssel, Ain) et Michel (Servance, Vosges 17 Décembre 1745-14 Avril 1820 Givors) qui lui succèdent mais des divergences se manifestent entre les créateurs et Joseph Esnard installe une verrerie à Oullins (Rhône) (au lieu Pierre-Bénite) (1770) avec des maîtres-verriers venus de Givors et de Franche-Comté (Champagney) où ils travaillaient déjà avec le charbon de houille des mines de Ronchamp. Entre verriers, la concurrence est rude et les verreries de Givors et Rive-de-Gier étant approvisionnées en charbon à meilleur coût, l’entreprise de Pierre-Bénite doit fermer ses portes (1811). D’autres verreries se créent à Givors même (verreries Claudius, Folletête et Alliment Frères), à Serin (Caussanel et Cie), à Perrache, à Saint-Just-sur-Loire (Loire), à Vienne (Isère) (Verrerie Rognat et Fils aîné)…

 Avocat, Michel Robichon prend une part active à la Révolution de 1789 et occupe même la fonction d’Agent municipal (Maire) du 6 novembre 1795 au 29 mai 1798. Dans cette fonction, il est suivi par d’autres membres du groupe des verriers: Nicolas-Joseph-Henri Bolot[xviii], du 18 avril 1813 au 5 mai 1815 et de 8 juillet 1815 au mois de décembre 1826, André Alliment, du 15 mai au 8 juillet 1815, Camille-Joseph Dugas, du 27 janvier 1827 au 27 février 1848…

 

Avec le charbon de Rive-de-Gier, la verrerie va pouvoir bénéficier du canal du Gier, ouvert en 1780, et même du chemin de fer de Saint-Etienne à Lyon ouvert en 1830. En 1789, c’est le propriétaire des mines de houille de St-Bérain-sur-Dheune (Saône-et-Loire), Louis-Bernard Guyton de Morveau (Dijon, Côte-d’Or 4 janvier 1727-2 janvier 1816 Paris), qui créée une verrerie située à quelques centaines de mètres de la verrerie Robichon mais les débuts sont difficiles et le verre produit de mauvaise qualité. Pour redresser la situation, Guyton de Morveau fait appel à Joseph Neuvesel, originaire de Plancher-Bas (Haute-Saône) (où il était né le 11 mai 1755) et qui était installé à Champagney, qui s’associe avec d’autres verriers comtois, les Bolot et créée la Société Bolot, Neuvesel.

 

Au début du XIXe siècle, la verrerie de Michel Robichon s’installe à Rive-de-Gier en reprenant les fours de la société Claudius mais, en 1852, la société se scinde en 2: une partie (l’établissement de Rive-de-Gier) est vendue à Jackson qui, dès 1853, intègre la Compagnie Générale des Verreries de la Loire et du Rhône avec la Société Bolot, Neuvesel, la Verrerie Robichon et 12 autres verreries de Givors, de Rive-de-Gier, de Vienne et de Saint-Etienne (verreries des familles Aroud, Fleurdelix, Hutter, Laurent, Ninquerier, Pelletier, Teillard…) dont Jean-Baptiste Neuvesel (Givors 14 juin 1817-7 janvier 1896 Givors), fils de Melchior-Joseph Neuvesel (Fours, Nièvre 10 juin 1792-4 décembre 1854 Givors) et Elisabeth Pitrat (Givors 1er février 1791-10 mars 1848 Givors) devient le Directeur[xix]. Mais la réussite même de la verrerie va aussi provoquer son déclin. Si la taille peut apparaître comme un avantage, dans le domaine de la verrerie, elle est le plus souvent un handicap, les progrès techniques étant bien souvent le fait de petites sociétés restées à l’écart des fusions. Mais ce qui mit un terme à cette belle réussite, ce fut le traité de commerce franco-anglais de 1862 qui entraîna de gros changements dans l’industrie du verre. En 1885, la société cesse ses activités; une partie des ouvriers verriers tentent de maintenir leur activité mais la nouvelle société doit déposer son bilan en 1887!

En 1814, les frères Robichon avaient cédé la direction de l’entreprise fondée par leur ancêtre, à Camille-Joseph Dugas de la Boissony (Saint-Chamond, Loire 16 juin 1785-25 septembre 1871)[xx] qui épouse leur nièce, Pauline Malgontier (Givors 14 Fructidor An 5 ou 31 août 1797-16 mars 1883 Lyon)[xxi], le 1er octobre 1816 à Givors. Camille-Joseph Dugas fut Maire de Givors de 1827 à 1848. Nommé par le pouvoir mais en opposition avec  la majorité de son Conseil municipal, il finit par démissionner, ainsi que ses adjoints, Jean-Baptiste Neuvessel et Jean-François-Edouard Glas (Givors 13 octobre 1813-25 juin 1896 Lyon 2e), le 27 février 1848. Camille-Joseph Dugas, marchand de charbon en gros, investit dans les chemins de fer, dans la construction d’un pont à Givors… Il semble qu’il n’ait été que relativement intéressé par l’activité verrière et quand des progrès se firent dans les procédés de fabrication, ils se firent sans lui.

 

A la même époque, Marie-Antoinette-Clotilde Robichon (Givors 17 janvier 1803-13 mars 1819 Givors), fille de Victor Robichon et de Marie-Catherine Dugas et petite-fille de Michel Robichon, épouse, le 8 février 1818 à Givors, François-Joseph Neuvesel (St-Bérain-sur-Dheune, Saône-et-Loire 1er septembre 1793-8 février 1875 Lyon, Rhône), fils de Joseph Neuvesel, propriétaire associé aux Verreries de Givors, et Marie-Anne-Agathe-Dorothée Didier (Champagney, Haute-Saône 5 février 1760-28 décembre 1840 Givors) mais la mariée a beau n’être âgée que de 15 ans, le mariage ne dure qu’un an[xxii]!

Jean-Baptiste Neuvesel ayant démissionné de son poste de Directeur de la Compagnie Générale des Verreries de la Loire et du Rhône (1863) achète, avec Jean-Baptiste Momain et Fleury Farge (Givors 1819-), son beau-frère[xxiii] (un commerçant aisé qui apporte la majorité des capitaux) la cristallerie Jean-Baptiste May et Cie qui devient Les Nouvelles Verreries de Givors. La société est souvent à l’origine de l’utilisation, en France, de technologies nouvelles découvertes à l’étranger. En 1878, Jean-Baptiste-Fleury Neuvesel (Givors 23 avril 1844-5 avril 1907 Givors), fils de Jean-Baptiste, importe d’Allemagne le four à gaz. Sa fille Jeanne-Marie (Givors 20 juillet 1878-4 septembre 1942 Lyon 2e) épouse, à Givors, en 1900, Joseph-Charles-Antoine-Eugène Souchon (Lyon 29 juin 1872-2 janvier 1931 Givors) qui développe l’usage d’une machine semi-automatique avant de prendre la succession de son beau-père à la tête de la société qui devient Souchon-Neuvesel-Momain et Compagnie, une société en nom collectif. Avec les machines semi-automatiques, on peut désormais avoir une production continue pourvu d’avoir des débouchés. Eugène Souchon, constatant la forte progression de la consommation des eaux minérales a alors l’idée de conforter les débouchés de l’entreprise et de signer des accords de fourniture avec Evian, Badoit, Vittel et Vals. En 1920, c’est Amédée Frachon (Annonay, Ain, 10 novembre 1861-2 mai 1938 Ecully, Rhône), le beau-frère d’Eugène Souchon[xxiv], qui importe d’Angleterre des machines automatiques pour la production du verre. Dès lors, toutes les petites verreries, incapables de moderniser leur appareil de production, cherchent à s’associer aux 2 grands verriers de l’époque, Saint-Gobain et Souchon-Neuvesel.

 

En 1931, Eugène Souchon meurt, et n’ayant pas d’enfant, c’est sa veuve, Jeanne-Marie Neuvesel qui prend la tête de l’entreprise avec son beau-frère, Amédée Frachon et 2 de ses neveux, Lucien-Paul Frachon (Lyon, Rhône 17 février 1896-22 juillet 1941 Lyon, Rhône) et Georges Roque qui, quelque temps plus tard, devient Président. En 1965, Antoine-Amédée-Paul Riboud (Lyon, Rhône 25 décembre 1918-5 mai 2002 Paris), neveu de Lucien-Paul Frachon et de Georges Roque, et fils de Paul Riboud, Président de la Société Lyonnaise de Dépôts et de Crédit Industriel[xxv]) et d’Hélène Frachon (Caluire-et-Cuire, Rhône 21 mai 1892-25 avril 1957 Lyon 2e), prend les commandes des Verreries Souchon-Neuvessel. En 1966, la fusion de Boussois, fabricant de verre plat, et de Souchon-Neuvesel, gros producteur de bouteilles, donne naissance à Boussois-Souchon-Neuvessel BSN qui, dès 1968, lance une OPA (Offre Publique d’Achat) hostile sur Saint-Gobain, une société 5 fois plus importante qu’elle. L’OPA échoue et Antoine Riboud décide de changer de stratégie et passe du contenant au contenu. En 1970, BSN prend le contrôle d’Evian, des Brasseries de Kronenbourg et de la Société Européenne de Brasseries, issue elle-même de la fusion, en 1966, des Grandes Brasseries et Malteries de Champigneules et de la Brasserie de Fort-Carré à St-Dizier.

 

En 1973, BSN fusionne avec Gervais-Danone-Panzani, devient le premier groupe alimentaire français et se désengage du verre. Devenu Danone, en 1994, le groupe ferme sa verrerie de Givors en 2001.   

 

En s’installant à Givors (et dans les environs), les verriers ont gagné la sécurité d’approvisionnement en énergie, ce qui leur a permis une réussite industrielle éblouissante. Pourtant, cette réussite portait en elle, les facteurs de leur déclin. Les verriers se sont sédentarisés et se sont mêlés aux populations locales, ils ont abandonné l’endogamie professionnelle et familiale. Leurs enfants ont épousé les filles et fils de la bourgeoisie du pays, une bourgeoisie d’affaires, de créateurs d’entreprises et de richesses – qui n’étaient pas verriers et pour qui la verrerie était une source de richesse parmi d’autres. Les Bolot étaient concessionnaires de mines de charbon, sidérurgistes, entrepreneurs – et c’est par le mariage d’Ignace Bolot avec Anne-Marie Robichon qu’ils deviennent verriers. Les Dugas de la Boissonnerie étaient soyeux – et verriers -.

 

                                                                                       Jean de Zutter

Bibliographie et sources:

 – Registres paroissiaux et registres d’Etat-civil de Rougemont, de Miellin, de Givors, de Wildenstein…

      – Pierre Fluck.

      – Jacqueline Hecht. Un problème de population active au XVIIIe siècle  en France. La querelle de la noblesse commerçante. Population. N° 19-2. INED. Paris. 1962.

      – Michel Laferrere. L’industrie du verre dans la région Rhône-Alpes. Revue de Géographie de Lyon. N° 68-1. 1993.

     – Maurice Garden. Les verriers de Givors au XVIIIe et XIXe siècles. Les origines d’une population ouvrière spécialisée. Sur la population française aux XVIIIe et XIXe siècles. Hommage à Marcel Reinhard. Société de Démographie Historique. Paris. 1973.

– Guy-Jean Michel. Verriers et verreries en Franche-Comté au XVIIIe siècle. ERTI Editeur. Coulevon. 1989.

– Albert Neu. La verrerie de Wildenstein au sud-est des Vosges. Cahiers de la Société d’Histoire du Sundgau, pour la promotion de l’art et de la culture. N° 5. Editions Braun et Co. Mulhouse. 1920.

– Julien Page et Jean-Michel Duhart. Abrégé des principaux éléments de l’Histoire de Givors. Les Cahiers de l’Académie de Souillat. N° 1. Avril 197

[i] En 1719, Ours Robichon, originaire de Mümliswil, dans le canton de Soleure, en Suisse, se marie avec Anne-Marie Hug de Wildenstein, un village créé en 1699 par les verriers dans la vallée de St-Amarin (Ht-Rhin) et disparaît de St-Nicolas. A Wildenstein, Ours Robichon retrouve son beau-frère Claude Burey (vers 1640-vers 1720), un des fondateurs de la verrerie qui avait épousé sa soeur Marie-Anne Robichon (vers 1655-vers 1696). Le lien entre les 2 verreries s’était déjà manifesté en juillet 1715, lorsque Marie-Anne Burey (1696-1720, fille de Claude Burey et Marie-Anne Robichon avait épousé Michel Griner, à Rougemont. C’est de cette branche familiale Robichon-Hug qu’est issu François-Antoine Robichon (Wildenstein 26 juin 1847-10 mars 1923 Husseren-Wesserling, Ht-Rhin), fils de Joseph Rubischung (Wildenstein 20 Brumaire An 7 ou 27 avril 1801-1891), verrier, et Marie-Anne Koch (1808-1870), écrivain et instituteur de français en Alsace annexée qui a été un des résistants à la domination allemande entre 1870 et 1918. François-Antoine Robichon épouse, en 1876 à Husseren-Wessering, Maria-Léonie Belzung (Mitzach, Ht-Rhin 24 avril 1857-18 novembre 1935 Husseren-Wessrling) avec qui il a 7 enfants: Marie (Husseren-Wesserling 1er décembre 1877-4 septembre 1959 Husseren-Wesserling), François-Aimé (HW 11 mai 1879-8 janvier 1953), Anna-Julie (HW 1er décembre 1881-6 avril 1974 Mitzach), Léon (HW 11 avril 1885-1931), Georges (1892-1915), tombé aux Dardanelles, Paul-Florian (HW 3 novembre 1887-1970) et Jeanne-Thérèse (HW 5 janvier 1889-24 septembre 1987 Villecresne, Val-de-Marne).  

     Joseph Robichon était lui-même le fils de Nicolas Robichon, verrier, et Catherine Clotbeer.

[ii] La verrerie ouverte en 1730 cesse ses activités en 1837.

[iii] Traitant des verriers de Givors, une vingtaine d’années après la fermeture de la verrerie de Rougemont, Maurice Garden (Les verriers de Givors au XVIIIe et XIXe siècles. Les origines d’une population ouvrière spécialisée. Sur la population française aux XVIIIe et XIXe siècles. Hommage à Marcel Reinhard. Société de Démographie Historique. Paris. 1973) écrit:  » De toute façon, il s’agit en grande majorité d’une population de langue germanique qui écrit  (et signe les actes d’état-civil) en langue gothique, dont beaucoup encore s’expriment en alsacien ou en allemand.

     Les verriers de Givors conservent des liens permanents avec leurs parents suisses ou allemands. L’évêque de Bâle intervient auprès des autorités lyonnaises en faveur de la famille Robichon quand les enfants de Michel ont des problèmes avec Esnard, l’ancien associé de leur père ».

[iv] Très endogamique aussi parce que si les verriers sont officiellement catholiques, beaucoup (en particulier ceux originaires de la Suisse) ont été anabaptistes et sont restés proches des anabaptistes (les Schmid en particulier), or les anabaptistes – qui ont donné naissances aux mennonites, aux huttérites et aux amishs, des sectes réputées pour avoir une sexualité naturelle – ne pratiquaient pas – ou pratiquaient peu le contrôle des naissances, les hommes devenus veufs et les femmes devenues veuves se remariaient assez rapidement. Ours Schmid et Anne-Marie Robichon ont 14 enfants: Marie, en 1736, Anne-Marie, en 1737, Marie-Anne, en 1740, Marie-Elisabeth, en 1741, Michel en 1743, Claude-Joseph, en 1745, un enfant mort-né, en 1746, Melchior, en 1747, Catherine, en 1749, Marie-Thérèse, en 1752, Pierre-Joseph, en 1754, Pierre-François, en 1755 et Marc, en 1756. Ce qui est d’autant plus rare que le travail des verriers est pénible et que les espérances de vie des hommes sont relativement courtes. Samuel Schmid, qui décède à Miellin avait épousé Marie Lowin en 1643, Madeleine Hug, sa cousine, en 1649 et Marie Haug, en 1696. Joseph Esnard – issu d’une famille ayant ses racines en Suisse – se marie 3 fois, à Claudine Billioud (1715-1742), à Antoinette Bonnet (1715-1744), à Marie-Olympe Saint-Pierre (1722-). En 1747 (19 novembre), à Miellin, François Verniory, 25 ans, garçon verrier, fils de Jean Verniory et Catherine Houque, épouse Catherine Robichon, fille d’Ours Robichon et Catherine Fleury avec dispense du 3e degré de consanguinité (en droit canon, mariage entre cousins issus de germains).

[v] La verrerie, créée en 1699, ferme ses portes en 1884 ne pouvant pas faire face à la concurrence des verreries allemandes, pénalisée par son éloignement aux voies ferrées, la gare la plus proche, Wesserling étant située à 12 km. 

[vi] Le reproche fait aux verriers d’être des étrangers peu sensibles aux problèmes locaux n’est pas forcément infondé et, à la Révolution française, en juillet 1789, alors que, dans toute la vallée de St-Amarin, tous les hommes en âge de porter les armes sont contraints de participer à l’insurrection, les verriers de Wildenstein s’y refusent en affirmant:  » Nous sommes une colonie suisse, établie ici depuis à peine 60 ans et il serait injuste de répondre à l’hospitalité trouvée à Wildenstein par la provocation et la violence « .

[vii] Ours Schmid (Grünwald, Bavière 11 novembre 1701-12 juin 1774 Miellin, Haute-Saône), fils d’Ours Schmid et Maria Brischler, épousa Anne-Marie Robichon (St-Nicolas 5 juin 1716-14 avril 1756 Miellin), une des filles de Michel Robichon.

[viii] Nicolas Schmid (1695-6 août 1745 La Vieille Loye, Jura) avait épousé Catherine Robichon (1697-3 juin 1777 Miellin), une sœur de Michel et Ours Robichon.

[ix] Pierre Allemand (ou Aliment), un des maîtres-verriers créateurs de la verrerie de St-Nicolas, meurt en 1727. Sa veuve, Anne Studer (1700-1731), se remarie, en 1731, à Oderen (Ht-Rhin) avec Blaise Burey (1680-1741), un des fils de Claude Burey et de Marie-Anne Robichon, lui-même veuf d’Anne-Marie Hug (1680-1720). Parmi les fondateurs de la verrerie, Jean Hauver (Oberbrück 1652-17 septembre 1732 Wildenstein, époux de Dorothée Robichon (2 avril 1656-15 mars 1731 Wildenstein), Michel Schmitt….

[x] Anne-Marie qui décède en 1756 à Miellin, épouse Ours Schmitt, en 1735 à Servance avec qui elle a 14 enfants.

[xi] Et qui décède, en 1757.

[xii] L’Intendant du Lyonnais, Bertrand-René Pallu (1692-1758, Intendant du Lyonnais du 11 juillet 1738 à août 1750) appuyant la demande de Joseph Esnard et Michel Robichon de créer une verrerie à Givors présente ainsi le projet :

      » MM. Esnard et Robichon ont travaillé toute leur vie aux verreries en plusieurs endroits et notamment en Alsace, sous les yeux de M. le Cardinal de Rohan, de la protection duquel ils se flattent. Ils sont fort experts en cette partie. Ils ont de gros fonds et attendent avec empressement la fin de cette affaire parce que les fonds qu’ils destinent et qu’ils gardent pour cet effet ne leur sont d’aucune utilité.

Il résulte de ces circonstances qu’on peut espérer, par les connaissances qu’ils ont acquises, que la verrerie qu’ils se proposent d’entreprendre aura un plein succès, ou qu’au moins, si elle éprouve les mêmes malheurs que les précédents, eux seuls en souffriront sans entraîner dans leur ruine d’autres particuliers trop confiants.         

Ainsi, Monsieur, en jugeant cet établissement utile et nécessaire, je crois qu’on ne peut mieux le confier qu’à ces gens entendus, riches et en réputation de probité.

     Quant à son utilité, elle est certaine et démontrée depuis la chute de la verrerie de Roanne. Il n’y en a point dans toute la Généralité. Il s’en était élevé une à un lieu nommé Beauregard sur les confins des  Dombes ; elle est tombée, de sorte qu’on tire à présent les bouteilles à Lyon des cantons très éloignés, qu’elles y sont rares et fort chères, une verrerie ne peut être mieux placée qu’à Givors ».

[xiii] A Miellin, la verrerie était un petit village composé de 15 baraques, 6 pour les maîtres et 9 pour les ouvriers. A Saint-Nicolas, un maire, Léonard Beljean, représentait le seigneur. A Miellin, la fonction fut dévolue à Michel Robichon.  

[xiv] Aux Assemblées du Tiers-Etat de la ville et du ressort de la sénéchaussée de Lyon, en mars et avril 1789, Marc Robichon, avocat et verrier, Michel Robichon, verrier, et Philippe Bavet, notaire royal  sont députés de la paroisse et de la communauté de Givors.

[xv] Elisabeth Aliment était la fille de Gaspard Aliment et d’Anne-Marie Raspiller et était mariée à Michel Robichon depuis le 19 juillet 1740, le mariage ayant eu lieu à Servance. 

[xvi] Dans le royaume de France, il était admis, bien qu’aucun texte ne le déclare formellement, la non-dérogeance pour les nobles verriers. Mais que la profession de verrier ne déroge pas ne signifiait pas pour autant que la qualité de verrier impliquait noblesse. Pourtant, la plupart des verriers se considéraient comme nobles parce qu’ils bénéficiaient des privilèges attachés à la noblesse.

     Dans le cas des verreries d’Alsace, le cas était différent car l’Alsace n’était pas la France (la Révocation de l’Edit de Nantes (1685) qui concernait la France ne touchait pas l’Alsace qui n’était pas une possession du roi de France au moment où Henri IV prenait l’édit (1598) même si les intendants du roi s’efforcèrent de prendre des mesures pour limiter l’influence de la  » religion prétendue réformée » et la plupart des verriers étaient d’origine allemande ou suisse.   

[xvii] Royale parce que la verrerie est créée par un édit pris par le roi qui lui accorde un certain nombre de privilèges (arrêt du Conseil du Roi du 10 mai 1749) :  » Il plaît à sa Majesté de leur permettre de faire construire et établir à leurs frais au lieu de Givors, près de Lyon, une verrerie pour y fabriquer pendant le temps et l’espace de vingt années consécutives des bouteilles et autres ouvrages de verre à charge de n’employer pour le chauffage des fours de la verrerie que du charbon de terre….   

     Défense à toute personne de quelque qualité qu’elle soit, de faire à dix lieux aux environs un pareil établissement à peine de confiscation et de 3 000 livres d’amende « .

     Cette autorisation faisait suite à une demande fortement soutenue par l’intendant du Lyonnais: 

Un rapport fort élogieux de la Généralité de Lyon nous renseigne sur l’état de la verrerie 17 ans après la fondation de la Société :

 » La verrerie établie à Givors est très considérable et dans l’état d’exploitation le plus brillant. Il y a cent à cent-dix ouvriers de tout genre attachés à cet établissement ; plusieurs sont mariés et ont des enfants, de sorte que l’on peut compter plus de deux cents personnes entretenues à Givors par cette verrerie.

Les principaux ouvriers sont étrangers, mais ont fait des apprentis parmi les gens du Pays qui paraissent goûter ce genre d’industrie.

Les ateliers de cette manufacture consistent en deux verreries à bouteille. Chacune a deux fourneaux. Chaque fourneau sert à deux maîtres. Chaque maître a son fourneau à recuire. Il y a une verrerie à vitres dont le fourneau sert à dix maîtres. L’aplatissage du verre à vitre se fait par des femmes dans sept fourneaux.

Pour la préparation des matières, la construction de pots ou creusets, ainsi que pour les divers magasins, il y a une grande quantité de bâtiments dont l’énumération est inutile. Toute cette verrerie travaille au charbon de pierre, ce qu’on regarde comme unique en France. Le commerce des bouteilles et des verres à vitre de la fabrique de Givors est très grand. Cette dernière partie est à la veille de s’étendre considérablement dans le Levant …

On ne peut que souhaiter que la verrerie de Givors se soutienne dans l’état de prospérité où elle est. Les intéressés disent qu’ils n’attendent que la décision du Conseil pour faire construire une verrerie à vitres où ils puissent satisfaire à tortues les demandes du Levant « .

[xviii] Nicolas-Joseph-Henri Bolot d’Ancier (Miellin 11 juin 1775-27 novembre 1826 Givors) était le fils d’Ignace Bolot d’Ancier (Corravillers, Hte-Saône 28 novembre 1734-8 juillet 1782 Miellin), Avocat au Parlement de Besançon, et de Catherine Schmid (Miellin 3 décembre 1749-28 octobre 1814 Miellin) une des filles d’Ours Schmid et Anne-Marie Robichon. Propriétaire de 6 ouvreaux sur les 10 que comportait la verrerie, elle est en partie à l’origine de la société BSN.

[xix] La compagnie fut ensuite dirigée par George-Pierre (ou Pétrus) Hutter (Vaise, Rhône 30 janvier 1814-6 février 1905 Rive-de Gier), fils de Jean-Thomas Hutter et Jeanne-Marie-Françoise Koch (1854-1856), puis par Jean-Guillaume-Charles Raabe (1856-1867). Les Hutter étaient d’origine allemande (de la région de Francfort-sur-le-Main). C’est Jean-Thomas Hutter (Francfort-sur-le-Main, Allemagne 1er mai 1761-11 novembre 1838 Rive-de-Gier, Loire) et ses frères qui créèrent la verrerie qui fusionna ultérieurement dans la Compagnie Générale de Verrerie de la Loire et du Rhône. Jean-Guillaume-Charles Raabe (Bayonne, Pyrénées-Atlantiques 13 Février 1805-8 décembre 1868 Rive-de-Gier, Loire) était le gendre de Jean-Thomas Hutter (Niederrath, Allemagne 1er mai 1761-11 novembre 1838 Rive-de-Gier, Loire) et Magdeleine-Françoise Koch (Lyon, Rhône 31 mai 1776-19 août 1860 Sainte-Foy-les-Lyon, Rhône), ayant épousé leur fille, Henriette-Victoire Hutter (Périgueux, Dordogne 2 février 1805-20 février 1885 Périgueux).

[xx] Camille-Joseph était le fils de Claude-Marie Dugas de la Boissonny (St-Chamond, Loire 6 novembre 1744-  29 avril 1821 Lyon, Rhône), un des 5 associés de la Société Dugas frères, la plus importante fabrique de soie de la région de St-Chamond et de St-Etienne à la fin du XVIIIe siècle, et d’Agathe Crozet (St-Paul-en-Jarez, Loire 22 décembre 1750-22 août 1814 Lyon, Rhône).  

[xxi] Pauline Malgontier était la fille de Claude-Augustin Malgontier (Annonay, Ardèche 3 avril 1752-10 mai 1827 Givors) et de Françoise-Marie-Clotilde Robichon (Lyon 14 novembre 1775-10 mai 1827 Givors), une fille de Michel Robichon et Marie-Anne Esnard (1745-1804). De son côté, Marc Robichon avait eu une fille, Marie-Pauline (Lyon 31 octobre 1775-) qui avait épousé François Pélisson de Fontainier-Valencize, Maire de Givors de 1804 à 1806, dont l’intérêt pour la verrerie n’était pas évident.

[xxii] Veuf, François-Joseph Neuvesel épouse Emma Fleurdelix (Rive-de-Gier 25 novembre 1804-8 février 1833 Lyon), fille de Jean-Marie-Joannès Fleurdelix (Lyon, Rhône 22 mars 1769-13 juillet 1823 Rive-de-Gier), Conseiller général de la Loire, et Jeanne Brochier (Rive-de-Gier 21 février 1774-8 novembre 1842 Rive-de-gier1842), le 17 avril 1822 à Rive-de-Gier

[xxiii] Jean-Baptiste Neuvesel a épousé Marguerite Farge (Givors 2 novembre 1821-), fille de Fleury Farge et Marguerite Boudhuile.

[xxiv] Il a épousé Marie-Joséphine-Adèle Souchon (Lyon, Rhône 22 août 1868-8 avril 1902 Lyon)

[xxv] Société Lyonnaise de Dépôts et de Crédit Industriel qui deviendra plus tard, la Société Lyonnaise de Banque, aujourd’hui intégrée au groupe CIC Crédit Industriel et Commercial, contrôlé par la Banque Fédérative de Crédit Mutuel.